Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Deux axes de préparation à l'entretien d'embauche

Vous êtes fin prêt, l'entreprise qui vous reçoit n'a plus de secret pour vous, de l'organigramme jusqu'à ses objectifs en passant par ses pratiques managériales, vous avez précisément déterminé quels étaient vos atouts dans cet environnement. Bravo, vous partez avec un maximum de chances, celles, notamment, de faire coïncider vos objectifs de carrière avec ceux de l'employeur.. idéal non ?

Pourtant, même si cet important travail de qualification est indispensable, même si la détection de vos aptitudes ou des compétences clés qui sauront convaincre le recruteur a été correctement réalisé, vous ne pourrez passer au travers de la preuve, de l'illustration, des faits... de la vraie vie, quoi..

En gros, votre travail de préparation devra s'orienter autour de deux axes distincts : 

- Le premier consiste à qualifier le besoin de l'entreprise en déterminant son environnement économique (concurrence, secteur d'activité..), l'évolution du métier (nouvelles technologies, nouvelles pratiques, modes...), l'organisation (pyramidale, horizontale, par silos...), son positionnement (vision, stratégie, finances...) et ses ambitions plus générales au travers de déclarations, de ce qu'elle peut annoncer à gauche ou à droite (pensez à éplucher les annonces !). Pour tous ces points, vous vous appuierez sur vos recherches dans les réseaux sociaux, lectures professionnelles, entretien réseaux.

- Le second travail de préparation nous concerne directement : "maintenant que je connais l'environnement de l'entreprise, l'ensemble des compétences et atouts dont je dispose (mon projet professionnel et bien ficelé), comment vais-je convaincre et passer du déclaratif aux faits, à l'irréfutable ?". Eh bien vous allez commencer par préparer les illustrations spécifiques, vos réalisations à vous, qui confirment chacune des compétences requises. L'idée étant de préparer avant l'entretien, toutes les réalisations qui tendront à prouver que vous maîtrisez bien telle ou telle compétence (par exemple "esprit d'initiative ou sens des responsabilités, autonomie, esprit d'équipe, etc, etc...". Pour chacune des compétences recherchées par l'entreprise, posez vous la question suivante : "Qu'est-ce qui me permet d'affirmer que je possède et maîtrise la compétence requise...?"

Si vous étiez fin prêt, vous êtes maintenant archi prêt !

Savez-vous dire non ?


Vous êtes en entretien, vous venez de dérouler votre parcours, mettant en avant votre esprit d'équipe, votre volonté de rester un fervent supporter du management participatif et patatras, la question qui tue : "Savez-vous dire non?".

La réponse idéale n'existe évidemment pas, cependant, il sera bon de montrer que vous êtes une personne de conviction, capable de faire des choix et de les assumer, capable également d'écouter et de vous remettre en question. Un juste milieu qu'il vous faut appréhender. Montrer que vous êtes une personne tournée vers les autres mais pas soumise aux autres ni effacée.

Vous pourriez répondre que vous vous inscrivez pleinement dans une équipe, mais que le travail en équipe nécessite souvent des efforts constants de tous et que pour préserver une harmonie ou un équilibre, il faut parfois savoir dire non.

Enfin, vous pouvez terminer de répondre que vous avez également des convictions personnelles, éthiques que vous refuserez de trahir pour une question de déontologie, mais qu'il s'agit ici simplement d'honnêteté.

Et vous, qu'est-ce que vous répondriez ?

Faut-il mettre sa photo sur le CV ?

Photo et CV


Voilà un grand débat, n'est-ce pas ? Faut-il mettre sa photo sur un CV ?

Vous aurez certainement lu ici ou là que votre tête n'a rien à voir avec vos compétences, qu'afficher sa photo, c'est prendre le risque d'être jugé sur des critères parfaitement discriminants, injustes et totalement déconnectés de vraies raisons professionnelles. Certains assurent que le modèle anglo-saxon est le meilleur, qu'aucun CV en Angleterre ou aux USA ne comporte de photo. Tout cela est vrai, mais aussi faux...

Tout d'abord, sur l'aspect anglo-saxon, gardons à l'esprit qu'un recruteur se rend presque systématiquement sur vos profils professionnels ou personnels. Ces profils contiennent tous des photos, pas forcément bien maîtrisées du reste. "Ok, je n'ai pas votre photo sur le CV... je ne serai pas attaqué de discrimination, mais je me réserve la possibilité de me rendre sur votre page Facebook pour checker vos photos de vacances..." - éthique, quand tu nous tiens... Au fond, entre nous, connaissez-vous les critères de sélection des recruteurs lorsqu'ils parcourent vos profils (sans vous le dire bien sûr ? Pas moi...).

Si l'on part du principe que chacun d'entre nous possède au moins un portrait diffusé sur le toile, de façon contrôlée ou non, alors, j'estime utile que le candidat maîtrise l'image qu'il véhicule de lui et évite au recruteur, de passer du temps à parcourir je-ne-sais-quel-réseau après avoir googlisé votre nom... Soyez mâitre de votre destin... je sais, le mot est fort, en affichant LA photo qui illustre correctement ce que vous êtes.

Au fait, peut-être existe t-il d'autres personnes avec le même nom que vous, des personnes qui ont publié leurs photos sur les réseaux sociaux... des photos moches., très moches... Ne souhaitez vous pas donner les moyens au recruteur de s'assurer qu'il ne s'agit pas de vous ? Un seul moyen, mettez une photo sur votre CV.

Certains le savent, mais j'ai une marotte particulière, j'adore faire travailler ma mémoire en retenant toutes sortes de choses (des jeux de cartes, des dates, des téléphones, des listes de course anciennes, des poèmes, des rois de France...) C'est mon truc. Pour mémoriser correctement un certain nombre de données, je m'appuie sur des techniques ancestrales, associant le fait à retenir, à une image, une odeur, une émotion, un son - ou tout cela à la fois. Eh bien, je vous recommande de garder à l'esprit l'idée que le recruteur DOIT se souvenir de votre CV après en avoir parcouru une bonne centaine... Comment faire ?

Lui permettre - au recruteur - d'associer le texte de votre document, à une image, la vôtre... Par conséquent, plus qu'un instrument de jugement de votre tête, la photo du CV est un incroyable moyen mnémotechnique, permettant au recruteur de se souvenir plus efficacement de ce que vous avez mentionné dans votre document. Cela s'appelle de l'iconographie et renforce considérablement la mémorisation (voir la technique du palais de mémoire) du contenu de votre texte par l'association à une image (votre portrait en l'occurrence).
En permettant au recruteur de combiner la visualisation de votre portait sur votre CV, vous lui donner l'opportunité, sans qu'il le sache, de se souvenir plus facilement de votre candidature. Ne négligez pas sa capacité à oublier instantanément ce qu'il aura découvert dans votre CV ! Aussi, travaillez l'empan et facilitez lui la mémorisation des trésors contenus dans le profil…


Quelques règles d’or à respecter afin d’avoir une photo chic et choc sur son CV

  • 1-Afficher un sourire engageant, ou plus simplement, ne faites pas la gueule, cette photo n'est pas la même que celle de votre passeport. 
  • 2-Préférer une tenue de travail plutôt qu’un maillot de bain. Evident me direz-vous, pourtant, à défaut de maillot de bain, je reçois des CV montrant une personne en smoking ou en tenue de soirée par exemple...
  • 3-Favoriser le format portrait et proscrire les photos de pied devant un monument. Surtout par temps de pluie..
  • 4-Pour les hommes : bien faire son nœud de cravate
  • 5-Pour les femmes : évitez les mèches dans les yeux
  • 6-Soyez détendu mais pas trop, mais un peu tout de même, vaguement cool.. Quoi, ce n'est pas clair ?
  • 7-Ne pas vous faire prendre en photo devant le papier peint de Grand-Mère, pensez aux fonds neutres, ceux qui ne détournent pas l'attention.
  • 8-Ne tirez pas la photo de votre album de vacances.
  • 9-Essayez d’aller chez le photographe un jour où vous êtes en forme... et reposé, et content... et plein d'énergie.
  • 10-Ne posez pas à côté de votre meilleur ami dont on ne voit que l’oreille et l’épaule - ou sa main poilue, posée sur la vôtre d'épaule.
  • 11-Il est conseillé de choisir un format supérieur à un centimètre carré et si possible une photo nette.
  • 12-Il est conseillé de choisir un format inférieur ou égal à celui d’une photo d’identité officielle. Le mode poster est à proscrire.
  • 13-Ayez l’air sympa !

quelques règles simples à appliquer
Hors sujet
Quelques règles simples à appliquer
Ridicule

Si vous ne respectez pas ces règles - évidentes -, abandonnez la photo, elle pourrait ne pas produire l'effet escompté. Enfin, posez-vous objectivement la question :

« qu’est-ce que ma photo apporte ? » 

  • Si la réponse est « rien », je vous laisse décider de l’intérêt ou non de la placer en tête de votre CV avec les éléments que je mentionnais plus haut.
  • Si la réponse est « rien parce que j’ai une tête ridicule sur cette photo, qui du reste est la seule que je possède », alors, il sera urgent d’abandonner la partie et de lutter contre votre envie irrépressible d’afficher votre tête.

La photo n'est pas le garant de vos compétences ni vos qualités professionnelles, j'en conviens, elle reflète pourtant une personnalité, une attitude, vous quoi... Alors investissez sans plus attendre dans une séance de shooting chez un photographe professionnel.

Une précision, l'immense majorité des CV que je reçois contient la photo du candidat. Il me semble qu'en 2016 (je mets à jour ce billet chaque année), il n'est pas si choquant que cela d'afficher son image, d'autre part, regardez autour de vous, notamment sur les réseaux sociaux, nous sommes si nombreux à posséder un profil complet que de choisir de masquer son visage parait suspect. Aïe, la pression numérique..

Alors, en guise de réponse au titre, oui, mettez votre photo sur le CV, si et seulement si elle remplit les critères mentionnés plus haut ! Ouistiti !

Enfin, dernier point, le CV est le seul élément qui vous sépare de l'entreprise. Passez du temps à le travailler, le modifier, investissez quelques dizaines d'euros pour le faire relire, l'améliorer, l'optimiser, le défendre, l'aimer... Investissez sur vous, personne ne le fera à votre place !

Ce thème est également abordé dans le coaching emploi que je propose à mes clients, n'hésitez pas à nous contacter pour tout renseignement complémentaire sur l'application "contact" qui se trouve à droite de cette page.

Lire aussi :
- Le CV est l'un des derniers espaces de liberté
- Analyse de CV
- Analyse de CV et entraînement à l'entretien de recrutement

Vous avez des questions ?


« Vous avez des questions ? » Mince, c'est à vous de parler, sauf que vous n'avez absolument aucune question en tête. Ah si, vous aimeriez bien savoir de combien de RTT vous disposerez ! Oubliez cette question, elle ne correspond pas à ce qu'attend un recruteur d'une personne motivée par l'emploi qu'il propose.

Si le recruteur vous demande quelles sont vos questions, essayez de recadrer sur l'environnement économique, vous direz par exemple : « j'ai lu dans la presse que tel groupe avait l'intention de..., est-ce également la position de votre entreprise ? ».

Vous pouvez en revanche aborder sans détour la question salariale si elle n'a pas été évoquée en entretien. Quelle est la rémunération prévue pour cette fonction ?

Dans un billet précédent, je vous invitais à demander des comptes, à vouloir aller plus loin et obtenir des réponses. Dans ce cadre, pourquoi ne pas demander quel est le processus de recrutement ? Quel timing, quand le recruteur prend-il sa décision, en fonction de quoi ? Où en est-il dans les entretiens ?

Demandez également quelles sont les perspectives de développement de l'entreprise, l'évolution de son CA sur ces dernières années. Ce qu'elle prévoit dans les mois ou années à venir. L'idée ici est de rétablir l'équilibre et de montrer que vous êtes intéressé par un emploi dans une bonne entreprise, et certainement pas n'importe où !

Toute question est bonne pourvu qu'elle montre votre intérêt, votre motivation et votre compréhension de l'environnement de l'emploi offert. Enfin, et vous le savez maintenant, la vraie question est celle ci : que pensez-vous de ma candidature ? Au mieux, le recruteur exprimera tout le bien qu'il pense de vous, au pire, vous aurez l'occasion de revenir sur un point d'incompréhension et de tenter d'inverser la tendance dans une ultime phase... Alors, n'hésitez pas !

12 bonnes raisons d'éplucher toutes les annonces emploi

Le marché caché de l'emploi

Le marché caché de l'emploi trahit son existence au travers d'une multitude d'indices qu'un oeil averti saura reconnaître aisément. Je ne prétends pas qu'il est facile de débusquer les informations permettant de candidater de façon opportune auprès d'une entreprise, en revanche, j'insiste sur le fait que la simple revue des annonces concernant le métier que vous recherchez est insuffisante...

Pourquoi ?
1- Parce que lorsque vous attendez que des annonces paraissent pour vous mettre en mouvement, alors vous développez un fort risque de connaître des périodes de doute et de vide intersidéral entre deux candidatures, faute d'annonce.
2- Parce que le contexte général du recrutement que vous venez de détecter est tout aussi important que le recrutement en lui même.
3- Parce que vous vous privez d'une forme de culture générale sur l'évolution d'un secteur d'activité dans sa globalité, et plus particulièrement du développement économique que vous visez.
4- Parce que vous allez acquérir un vocabulaire, une connaissance des compétences et qualités recherchées.

les annonces emploi sont une source considérable d'informations sur les secteurs en phase de recrutement
Une multitude d'annonces à découvrir

La revue des annonces emploi

Dans cet esprit, j'invite tous ceux qui parcourent les lignes de ce blog à créer dans leur agenda, un rituel de revue des annonces emploi, même lorsque ces dernières sont étrangères au métier que vous recherchez... En d'autres termes, si vous cherchez un job d'ingénieur projet chez Tartempion, je vous conseille très sérieusement, de créer une veille emploi sur toutes les annonces emploi qu'émet Tartempion, du cuisinier au comptable en passant par les postes de commerciaux...

Dans quel(s) but(s) lirez-vous les annonces relatives à une entreprise ou un secteur d'activité ?


1- Pour vous constituer une culture générale des profils recherchés dans votre secteur d'activité ou secteur géographique  : 

  • quel enseignement en tirer ? Une formation, une spécialisation est elle nécessaire à acquérir ?
  • quelles conséquences ces recrutements auront-ils dans les deux ans à venir pour l'entreprise en question ? Pour le secteur d'activité ? (un secteur d'activité recrutant de nombreux ingénieurs R&D est un secteur qui va complètement évoluer sur l'aspect produit...)
  • qui recrute ? qui se développe ? quel secteur d'activité ?
2- Repérer les cabinets de recrutement spécialisés dans votre domaine d'activité / géographique :
  • Certains cabinets de recrutement son spécialisés dans les biens de consommation, aéronautique, métallurgie, informatique, etc... Qui sont-ils ? 
  • Quels noms de recruteurs apparaissent systématiquement ? Il sera opportun de leur faire parvenir une candidature ciblée, de remplir les CVthèques de ces cabinets.

3- Pour repérer le turn-over caché ou la réalité des entreprises :
  • Certaines entreprises favorisent les CDD, d'autres des contrats précaires
  • certains postes semblent plus exposés que d'autres ("suite au départ de notre..., ou bien "en remplacement de...")

4- Pour constituer une base sérieuse d'informations sur l'entreprise qui vous reçoit en entretien de recrutement :
  • Recrute t'elle fréquemment ? Ce qui laisserait penser qu'elle a mis au point un process de recrutement...
  • Quels postes recherche t-elle, quel département de l'entreprise est en tension, s'agit t-il d'un développement économique ?
  • Comment est structurée ou est organisée l'entreprise, son organigramme ? Vous le repèrerez aisément grâce au contrôle de l'historique des recrutements.

5- Pour repérer la concurrence entre chaque intervenant du secteur :
  • Qui parle de développement ? 
  • Quelles sont les informations de présentation des entreprises affichées dans les annonces ?

6- Pour repérer les entreprises inscrites dans une dynamique de développement :
  • Une entreprise en pleine phase de développement, surtout technologique, sera plus propice à accueillir et traiter une candidature spontanée. Par exemple, si vous êtes commercial, repérez les entreprises qui recrutent des ingénieurs... elles auront bientôt besoin de commerciaux  - mais aussi de comptables, de contrôleurs de gestion, d'approvisionner... etc !

7- Pour obtenir des adresses e-mail... ou la construction des adresses électroniques dans les entreprises que vous visez. Je sais, la pratique peut agacer, mais postuler en candidature spontanée dans une entreprise peut aussi se faire en dehors des conventions, en adressant directement son courrier à un opérationnel... 

8- Pour vous placer dans une culture de recherche davantage que dans une culture d'attente.

9- Pour en savoir davantage que votre interlocuteur sur les grandes tendances du marché... Vous positionner en tant qu'expert, maîtrisant l'ensemble de son intervention.

10- Pour valider un niveau de salaire que vous pourriez repérer dans d'autres fonctions, ou dans d'autres entreprises

11- Pour envoyer une candidature à un job fait pour vous, un emploi intitulé différemment de celui que vous mentionnez dans vos mots clés.

12- Pour avoir une approche unique, très peu pratiquée par les candidats. Une approche d'ouverture et de compréhension globale de son marché, de ses attentes, des perspectives..

J'espère vous avoir convaincu de parcourir les colonnes d'annonces emploi, aussi celles qui, a priori, ne vous concernent pas. Haut les Coeurs !

Lire aussi :
- Définir son projet professionnel
- Recherche d'emploi : l'analyse puis la stratégie

Quand c'est l'heure, c'est l'heure !


Vous êtes convoqué à 10 heures du matin, à quelle heure vous présentez-vous au rendez-vous ?

Je suis surpris parfois de recevoir un appel téléphonique de notre assistante d'accueil m'annonçant à 9h30 que mon rendez-vous de 10 heures est arrivé. Grrr, cela m'agace, je n'aime pas faire attendre mais mon emploi du temps est réglé comme du papier à musique. Moralité, le candidat attendra une demi-heure et ma première impression aura été : « bon sang, je lui avais dit 10h00 ! ».

L'idéal selon moi ? Que le candidat se présente exactement 5 minutes avant l'heure du rendez-vous. Bien évidemment, j'écarte toute possibilité de retard, sauf cas de force majeure.

Arriver 20 minutes avant l'heure vous desservira davantage qu'autre chose, effectivement, que ferez-vous de ces longues minutes ? Tourner en rond ? Essuyer constamment vos mains moîtes ? Lire les journaux de petites annonces et glisser discrètement un exemplaire qui vous intéresse dans votre sacoche ? Regarder par la fenêtre ? Observer d'autres personnes qui attendent comme vous et que vous imaginez en concurrence directe avec votre candidature ?

Évitez ce stress inutile, entrez dans la salle d'attente, retirez votre manteau et attendez sagement, ouvrez les yeux, souriez et préparez votre bonjour !

Gestion de carrière et recherche d'emploi

Je m'interroge beaucoup.. et souvent.. sur le rôle des réseaux sociaux sociaux dans la recherche d'emploi. Pour être totalement transparent, je ne parviens pas à être convaincu de l'efficacité des réseaux sociaux lorsque l'on s'inscrit dans une démarche urgente de retour à l'emploi, après tout, je commence à avoir une certaine expérience des situations tendues. En gros, tout miser sur sa présence numérique lorsque l'on est au chômage ou en recherche active d'emploi ne me semble pas être la meilleure des stratégies.

Sauf coup de chance, et cela arrive de temps en temps, l'aspect conversationnel, humain mis en avant par l'émergence du recrutement par les réseaux correspond davantage à une démarche s'inscrivant dans un cycle à moyen terme. Par conséquent, entamer une démarche de visibilité, de "personal branding", de rapprochement avec certains décideurs (et pas seulement du recrutement) relève bien plus de la gestion de carrière que d'autre chose. Cette démarche pourra - éventuellement - inspirer ceux qui partagent les mêmes visions, intérêts économiques et vous ouvrir, pourquoi pas, les portes de nouveaux horizons professionnels. 

Seulement voilà, quand on recherche un emploi, on a forcément une autre vision du temps, et tout devient relativement plus urgent. L'aspect conversationnel vanté par la profession RH autour de l'usage des réseaux sociaux s'inscrit-il dans cette perspective ? Non, puisqu'est systématiquement mise en avant la notion de sourcing, de vivier, de conversation, d'engagement... tout cela, vous en conviendrez, ne répond pas à l'urgence du retour à l'emploi dans laquelle est plongée une personne au chômage. La recherche d'emploi, c'est aussi une question de rythme : rythme long si l'on évoque une gestion de carrière, rythme court si l'on se concentre sur un retour à l'emploi immédiat. Les deux combinés me paraissent être les plus efficaces. 

Vous l'avez remarqué, je suis très présent sur toutes les plateformes et réseaux, j'aurais un certain culot à dénigrer ces outils, y compris dans le cadre de la recherche d'emploi.
Bon alors on fait quoi ? Et bien deux choses :

- Vous êtes en poste, arrêtez d'être passif sur les réseaux sociaux, utilisez tous les leviers mis à votre disposition pour travailler votre présence, rapprochez vous de vos relations professionnelles, échangez, donnez votre point de vue, rencontrez, provoquez (lire aussi Etre actif sur les réseaux sociaux sans en faire des tonnes). L'ensemble de cette démarche s'appelle aussi la gestion de carrière, vous en tirerez toujours quelque chose de solide, y compris le jour où, peut-être, vous serez en situation de recherche d'emploi.

- Vous êtes en recherche active et n'avez pas vraiment travaillé votre présence numérique par le passé, il n'est pas trop tard pour commencer bien entendu, au contraire. En revanche, ne pensez pas que cette seule activité puisse rapidement vous ouvrir les portes d'une entreprise, elle fait partie d'une stratégie plus générale, celle d'actionner tous les leviers, de l'annonce aux réseaux, en passant par la candidature spontanée, pour optimiser le succès de vos ambitions.

Enfin, souvenez vous qu'il n'existe pas de recette miracle, cela se saurait, aussi, soyez malins et travaillez vos basiques de façon pragmatique en vous appuyant sur tous les outils proposés.

PS : ayant assisté à la présentation de l'étude  - Panel Apec 2012, je vous renvoie aux billets de Carole Blancot (mais aussi ICI )et de Sylvaine Pascual pour alimenter nos réflexions.


Ecrire sa motivation

La lettre de motivation

"Arghh, j'ai l'impression que tout ce que je peux écrire dans ma lettre de motivation est d'une banalité affligeante.. Bien sûr, j'ai essayé d'exprimer tout ce qui me donnait envie de travailler pour l'entreprise, de rejoindre ses effectifs et de consacrer mes prochaines années à son développement, mais rien à faire, ça sonne faux et très légèrement bateau !"

rédiger une lettre de motivation
lettre de motivation

Bon, du calme ! On ne vous demande pas d'écrire un essai littéraire, argumenté, sur les raisons métaphysiques qui motivent votre candidature auprès de l'entreprise ciblée mais d'exprimer simplement et succinctement en quelques lignes (une quinzaine), la raison pour laquelle vous semblez vouloir consacrer votre avenir professionnel au service d'une entreprise que vous ne connaissez que très peu... tout en lui donnant envie de vous rencontrer à l'occasion d'un entretien.

Alors pour quelles raisons souhaite t'on postuler sérieusement auprès d'une entreprise ? Avant tout parce que l'on croit en l'avenir de cette société, ses choix stratégiques semblent cohérents, en phase avec l'évolution du métier, le secteur est porteur de projets. Bref, même si l'on ne lit pas dans le futur, exprimer sa confiance et son envie de participer à une aventure à laquelle on croit ne me paraît pas si "bateau" que cela, exprimer son enthousiasme non plus. Au contraire, les lettres de motivation qui contiennent cette idée sont extrêmement rares, vraiment, vraiment rares.

Ce qui pourrait parfois sonner un peu faux, c'est la phrase passe-partout qui ne parle que de VOTRE objectif :

"je souhaite mettre mes compétences au service d'une entreprise dynamique, bla, bla, bla...".

L'idée étant plutôt de dégager quelques accents de sincérité en orientant votre texte - par exemple - de la façon suivante :

"Vous communiquez largement sur votre développement à l'international, sur la nécessité de renforcer vos parts de marché dans les pays émergents, je crois profondément au succès de cette orientation et désire ardemment participer avec vos équipes au déploiement de cette stratégie."

 Finalement, vous soulignez de ce fait votre compréhension du contexte de l'entreprise, votre intérêt et votre motivation. Évidemment, une lettre réussie et synthétique passe par une phase de préparation et de collecte d'informations importante, mais là, vous le saviez déjà.

Enfin, vous avez remarqué que j'utilise facilement les adverbes, ils donnent du contraste, de la personnalité à votre message et renforcent considérablement votre message. Utilisez- les !

Lire aussi :
- Bref, j'ai passé un entretien d'embauche
- ce qui ne créé pas forcément de la motivation
- Être heureux au travail

Le recruteur n'est pas un psy !



L'entretien de recrutement n'est pas une séance chez le psy, attention, à ne pas déballer votre vie parce que vous vous sentez en confiance, distinguez bien la sphère privée, intime de celle qui vous préoccupe en cet instant.

Bien entendu, vous évoquerez probablement le métier de votre conjoint, l'âge de vos enfants, vos études... mais stop, pas plus, ne racontez pas votre enfance, vos rapports avec vos parents, votre divorce, la difficulté de se sentir bien, d'avancer, d'aller de l'avant et tout le pathos qui l'entoure... gloups, c'est malin, j'ai le bourdon maintenant !

Vous vous concentrerez sur un message positif, une mise en avant de vos compétences, de vos capacités à rebondir, à garder l'esprit clair. Chacun a vécu des expériences personnelles ou professionnelles difficiles, si vous devez justifier d'un trou dans votre CV ou d'un départ précipité, faites état d'évènements personnels qui ont nécessité une prise de recul, faites état d'une relation professionnelle peu épanouissante, on vous demandera probablement ce qui s'est passé, à vous de rester respectueux et d'expliquer qu'il est bon parfois de prendre des décisions courageuses, dans l'intérêt de tous.

Ne rentrez pas dans le détail, d'autant plus si l'entretien se déroule favorablement ! Cela montrera que vous êtes à nouveau solide après une période difficile, cela montrera également votre capacité d'avancer, de ne pas mélanger vie personnelle et vie professionnelle et de croire en vous !

Conscient qu'il est parfois difficile de se contraindre surtout si les convocations aux entretiens se font rares, je vous invite enfin à prendre l'habitude d'exprimer simplement et aussi souvent que possible tout ce qui peut vous rester au travers de la gorge, pas auprès du recruteur, vous l'aviez compris, mais auprès de vos amis, familles ou étrangers comme moi. Pour quelle raison ? Parce que vous apprendrez à évacuer la colère - mais aussi les trémolos dans la voix - et par conséquent à vous mobiliser positivement sur le seul objectif qui vaille : décrocher ce job, et rien d'autre.

"Laissons le passé être le passé" - Homère, d'alors.

Bref un seul mot d'ordre : avanti !

Qu'il est difficile d'être candidat !

Qu'il est difficile d'être candidat ! Tantôt global (un candidat 360° en somme), professionnel (dans sa recherche, son approche, sa tête), connecté (hyper connecté même mais sachant gérer son temps et restant efficace), spécialiste en marketing (voir ICI), maniant correctement l'art de la conversation (sur twitter, Facebook, dans les hubs LinkedIn ou Viadeo), véritable as du CV (bon, ça, c'est possible grâce à Haut les Coeurs !!!), de la vente (qualification des cibles et de l'employeur, connaissance des argumentaires, des facteurs de différenciation), dynamique, pêchu (j'ai une de ces pêches !), tonique, expert dans votre métier (oui, quand même un peu), souriant ( ;) ou :) ou encore :D ou mdr ), réseauteur (avec les anciens de son école par exemple), combattif (sait tirer une leçon positive de ses échecs), jeune avec expérience ou senior peu exigeant, geek (early adopter c'est encore mieux), beau (ça aide), présent sur tous les médias sociaux, congruent et cohérent (votre projet professionnel est si limpide que tous vos actes sont parfaitement orientés), brandé (un blog, un compte Facebook ou Twitter, des profiles vendeurs), prospectif, influenceur, communicant (le bon mot au bon moment), en poste mais rapidement disponible, talentueux, suffisamment original mais pas trop, spontané et naturel (toujours, c'est un gage d'authenticité), intéressant, confiant et tellement positif, peu gourmand (financièrement surtout parce que là n'est pas le sujet de l'emploi), engagé (alors là, j'aimerais que l'on m'explique...), collaboratif, leader naturel (et bienveillant), flatteur (un peu, mais dans l'élégance relationnelle), réactif, légèrement impertinent et subversif, distrayant (pour égayer les TL), libéré, bien dans sa peau, doué... toute une panoplie de qualités et d'attitudes renforcées par l'immédiateté et l'émergence du recrutement via les médias sociaux... 

Wow, beau spécimen de candidat, vous ne trouvez pas ? Vous voulez mon sentiment ? On est mal barrés, candidats et recruteurs. 

Je lis de ci de là que si l'expérience du recrutement est aussi mal vécue par le candidat, c'est probablement de sa faute, postulant n'importe comment, peu engagé, ne se servant pas suffisamment des réseaux sociaux, etc, etc... 

Seulement voilà, à force de raconter tout cela en conférence ou de l'écrire aussi régulièrement, on l'agrandit ce fameux fossé entre le candidat et le recruteur. Comment voulez vous qu'un candidat puisse s'exprimer sans pression et naturellement lorsque l'on attend autant de lui (pour le placer dans un "vivier" entre autres). Quel engagement sincère peut on attendre d'un candidat quand les attentes exprimées un peu partout sont si radicales ?  

Personnellement, je trouve que l'on frôle les limites de l'insupportable à tant exiger des candidats, que l'on touche au domaine de la maltraitance, de l'humiliation et de la stigmatisation, que nous ne sommes pas prêts de réconcilier l'entreprise et la société à force de ne se concentrer que sur le recrutement des "talents" purs. Encore une fois, très rares sont les personnes capables d'aligner les qualités ou aptitudes ci-dessus, en revanche très nombreux sont les candidats exceptionnels souvent actifs (j'entends par "actifs" : en recherche d'emploi parce qu'il y en a marre de l'intérêt des recruteurs pour les candidats passifs !) qui ont juste besoin d'être respectés et considérés pour faire connaître leurs talents. 
Chers candidats, à la lueur de ce que je peux lire de plus en plus, un seul mot d'ordre, soyez malins !


À méditer

"Ce n'est pas ce qui nous arrive qui nous trouble, c'est le jugement que nous portons sur ce qui nous arrive."
Épictète

Je suis un employé moyen, et vous ?


Je diffusais récemment un article paru sur l'Express en Belgique dont le titre m'a profondément heurté : 'Nous sommes arrivés à une ère où l'on ne peut plus se permettre d'être un employé moyen'. Cet avertissement apocalyptique sonne comme un coup de tonnerre, nous sommes condamnés à l'excellence pour ne pas rester sur le bas côté, misère et déchéance à ceux qui ne sauront pas évoluer...

Cette idée, reprise par quelques leaders d'opinion (mais aussi par des chefs d'entreprises dites libérées) semble entrer dans les moeurs, se banaliser pour que finalement, l'on admette que l'excellence devient la norme. L'excellence dans le service, dans la prestation intellectuelle, dans la rapidité d'exécution, le travailler plus ayant atteint ses limites, on rentre dans l'ère du travailler mieux.

Intellectuellement, je peux comprendre (avec pas mal d'efforts) cette nécessité d'évoluer individuellement pour coller à une réalité (souvent virtuelle tout de même) galopante, haletante dont personne ne sait où elle nous mènera. En gros, changez, changez vite pour suivre les transformations inéluctables d'un monde dont on ne maîtrise pas grand chose... sauf quelques uns, ceux qui sont encore meilleurs qu'excellents.

Philosophiquement, je m'interroge... Est-ce là le type de société dans laquelle nous souhaitons vivre,  une société qui rejette ceux qui ne sauront ou ne voudront pas s'adapter à un rythme effréné qui n'est pas le leur, un rythme court faisant voler en éclat les théories de Kondratiev, une société qui m'annonce que mes enfants seront écartés impitoyablement s'ils ne rentrent pas dans ce moule de l'excellence (moi qui les pousse à être de véritables rebelles, j'ai tout faux). Et puis entre nous, c'est quoi "moyen", être un employé "moyen", moyen par rapport à quoi, à qui ? Je vois là une forme d'ostracisme particulièrement chère aux fascimes de toute sorte, "toi tu es ok, toi, mets toi sur le côté, tu ne conviens pas à notre modèle...".

Bref, ce type de pensée me fait froid dans le dos, une dérive sectaire, discriminante dont les contours me paraissent tellement flous qu'ils semblent nous oublier, nous, pauvres moyens. Seth Godin, nous somme de changer rapidement, de nous remettre en question et travailler, encore et toujours mieux. 
Soit, mais dans quel but ? 
- Celui de la survie, résister aux sombres années qui nous attendent, faire partie des rares élus qui sauront profiter ou naviguer dans un système en faillite ?
- Celui de conserver coûte que coûte un système dont très peu profitent ?

Je vous souhaite à tous de faire partie de ces élus, mais entre nous, lorsque la société propose un modèle de survie plus que d'accomplissement, je crois qu'il est grand temps de se poser la question du "pourquoi" et de remettre en cause, non pas nos façons de travailler mais le sens de notre travail : avant de condamner le comment, pensons à bien identifier le pourquoi.

Enfin, je ne peux m'empêcher de faire le rapprochement avec ce que j'entends de ci de là dans les sphères du recrutement, un candidat, en plus d'être excellent dans son métier doit savoir se faire remarquer et développer, d'une certaine façon, une compétence et aptitude à la vente ou au marketing... Un super candidat en somme, pardon, un excellent candidat! Je rejette cette vision, elle me semble dangereuse et porteuse d'injustices en tout genre, abandonnant à leur sort tous ceux qui n'auront pas la compétence marketing dans leur besace. Je crois à l'inverse que c'est au recruteur d'être excellent et de savoir détecter le talent "métier" d'un candidat.

En temps de crise, je suis plutôt porté par des notions d'effort, des efforts solidaires et certainement pas individuels. Alors plutôt que de subir le diktat des gourous en tout genre, je me dis qu'il reste aussi une option, celle du rejet de la société que l'on nous demande d'épouser.

Les grandes réalisations !


"La page blanche, la panne sèche, le vide sidéral, le néant... je n'ai aucune idée de ce que je pourrais raconter dans mon CV, surtout pour tout ce qui concerne les expériences professionnelles. "Insister sur les réalisations" qu'il dit l'autre ! Je n'ai aucun chiffre à communiquer, pas d'objectifs atteints parce que pas d'objectif tout court, rien de vraiment accrocheur, arghh, j'enrage, VDM" (cela fait longtemps que j'avais envie de le placer) !

Bon, pas de panique, encore une fois, la rédaction d'un bon CV n'est pas chose aisée et personne n'a envie de devenir expert en la matière. Pour commencer, posons nous la question suivante : à quoi peut bien servir cette satanée rubrique "expériences professionnelles" ? Que peut en attendre un recruteur ?

Je répondrais d'abord en mentionnant ce qu'il n'attend pas : de l'ennui et de la répétition, répéter inlassablement pour chaque emploi que l'on a - par exemple - managé tantôt 5 personnes, tantôt 6, ici 5 n'a pas grand intérêt en soi, enfin, pas de cette façon...

L'information qui semble la plus pertinente est celle qui met en exergue vos résultats, ces fameuses réalisations, toutes ces informations, soigneusement sélectionnées qui prouveront de façon irréfutable les deux points suivants :

- Qu'il faut forcément maîtriser les compétences décrites en début de CV - voir ici - pour avoir accompli une telle mission (ou atteint tels résultats);

- Que vous avez contribué au développement économique de vos ex-employeurs (et forcément du prochain...).

Vous vous efforcerez par conséquent de mentionner des faits qui mettent en valeur vos compétences (sans les renommer) et qui ont contribué directement ou indirectement à rendre vos anciennes entreprises plus performantes.

Bien entendu, vous aurez pour cela pris soin de rendre votre parcours intelligible, en présentant logiquement les étapes de votre carrière (voir ici et ), en ayant rappelé la taille de l'entreprise, son activité, tout ce qui permettrait au recruteur de se comparer, de se situer par rapport aux entreprises que vous avez enrichies ( lire ceci).

Nos expériences ne parleront au recruteur qu'à partir du moment où seront exprimées des réponses à ses attentes. Quelles sont ses attentes ? Non pas recruter une personne qui rentre dans les cases mais bien une personne qui saura le sortir d'une situation qu'il ne maîtrise pas.

Encore une fois, donnez lui l'occasion de comprendre que vos expériences sont la preuve concrète de réalisations, celles-là mêmes qui le tracassent aujourd'hui. Bon courage et n'hésitez pas à me solliciter !

C'est vous l'expert


C’est vous l’expert ! Si, si, je vous jure, vous êtes un spécialiste, un as et connaissez mieux que quiconque votre domaine. Lors d’un entretien de recrutement, vous dialoguerez avec une personne qui cherche une solution à sa problématique. Quelle est sa problématique immédiate ? Trouver le candidat qui répond au profil recherché. Jusque là, je pense que nous sommes tous à peu près d’accord.

L’idée de fond d’un entretien, c’est de parvenir à dégager une vision qui mette en évidence le caractère commun de vos objectifs (le recruteur de résoudre son problème, le candidat de travailler).

Mettre en avant vos compétences en entretien n’a de sens que lorsque vous saurez actionner les facteurs de différenciation qui rendent unique et intéressante votre candidature. Cet exercice relevant de tout sauf de l’improvisation, j’en suis chaque jour le témoin.

Comment alors se démarquer des autres candidats quand vient le temps de dire « je suis comme ci, comme ça.. » en priant pour que les ci et ça correspondent à ce que recherche le recruteur ? Bonne question, n’est-ce pas ? En fait, je pense profondément que l’approche du candidat doit être radicalement différente. Répondre strictement au cahier des charges du recruteur, c’est aller sur le terrain « adverse », se démunir et se mettre à nu. Vous avez bien lu la première phrase de mon billet ? « C’est vous l’expert » !

Voyons les choses sous un autre angle, quelle est la problématique du recruteur ? Nous avons dit plus haut : trouver le candidat idéal… oui mais dans quel but ? Pour quoi ? Tout l’enjeu est là, travailler sur la problématique de fond. Trouver le candidat idéal, c’est dans l’objectif, par exemple, de mettre fin à la domination d’un concurrent sur tel créneau en prenant rapidement des parts de marché qui permettront d’amortir de lourds investissements lancés avant la crise et relancer l’activité de l’entreprise qui a tendance à se tasser ces derniers temps… Mais cela n’est pas écrit dans l’annonce.. et non.

Tout l’objet de l’entretien consistera alors à emmener le recruteur sur votre terrain, celui de l’expertise, celui que vous maîtrisez et celui qui répondra précisément à son besoin. En tant qu’expert, vous aurez identifié la problématique et y répondrez en professionnel.

Vous l’avez compris, la qualification de l’annonce est essentielle, la prise de renseignements, la réflexion, le réseau, tout ce qui fait de vous un spécialiste dans votre domaine doit être travaillé en amont afin de sortir rapidement de considérations superficielles qui entraînent parfois le candidat sur un terrain scabreux (trop jeune, trop vieux, pas assez d’expérience de management… bla, bla, bla.).

Cultivez vos références


Gardez de bons contacts avec vos anciens collègues, cultivez vos réseaux, entretenez, conservez des relations avec ceux qui vous ont côtoyé au travail. Pourquoi ? Parce que, outre l'aspect purement humain et sympathique de cette pratique, vous serez à même de leur demander - le cas échéant - de vous rédiger une référence ou bien de se tenir prêt à vous recommander chaudement auprès d'un employeur potentiel.

Si votre parcours présente une succession d'expériences courtes, je vous invite à systématiquement contacter vos anciens chefs de service afin d'obtenir leur accord d'être cité sur une liste de références. Il vous faut obtenir ce "oui", prenez votre courage à deux mains, allez-y, appelez, préférez le contact téléphonique au simple mail.

Cette liste est importante pour justifier du fait que vos expériences nombreuses ne sont pas le signe d'une succession d'échecs, au contraire, elles montreront combien vous avez été apprécié dans les entreprises.

Une enquête récente parue dans le magazine Capital laissait entendre que 90% des recruteurs vérifiaient les références communiquées. J'ai beaucoup de mal à croire à ce chiffre (j'imagine mal le cabinet de recrutement annoncer fièrement qu'il ne vérifie jamais rien...) d'autant plus qu'après une rapide enquête dans mon entourage, aucun cadre ne se souvient d'avoir été contacté pour recommander tel ou tel ancien collègue.

Enfin, prenez l'habitude d'emmener avec vous les références obtenues de façon à , spontanément, les proposer lors de l'entretien.

Le succès appelle le succès


Un succès n’arrivant jamais seul, il vous est peut-être arrivé de cumuler plusieurs entretiens de recrutement pendant une période relativement courte alors que personne ne semblait s’intéresser à votre candidature les 6 mois précédents.

Que penser de tout cela ? Que vous êtes en veine (à ce propos, je redécouvre le toujours très jeune ouvrage « Le Hasard n’existe pas » de K Schmidt et vous invite également à le  relire) ou que vous avez modifié quelque chose dans vos sélections d’annonces – au choix.

Et puis, et puis, le moment tant attendu, vous recevez une proposition d’emploi, certes un peu en dessous de vos prétentions, mais, enfin, quelques chose de concret aboutit, vous le savez maintenant, vous retrouverez rapidement le chemin du travail et leurs montrerez de quoi vous êtes capable !

Je sais bien qu’il est extrêmement tentant de connaître l’issue des autres entretiens, de répondre d’un cinglant « je vous remercie de votre proposition, laissez-moi quelques jours, j’attends d’autres offres », néanmoins, sans vous pousser à vous jeter les yeux fermés sur tout ce qui bouge, je vous encourage à prendre très rapidement votre décision, sachez dire « ok, je le veux ce job », simplement, sans vous créer de nœuds au cerveau en cherchant à obtenir une réponse de l’autre côté ou, a priori, votre rythme n’est pas le leur !

En gros, quand une occasion se présente, il vaut mieux savoir la saisir, faites vous confiance, n’oubliez pas vous aviez répondu à l’annonce en pensant correspondre au profil, en pensant être le collaborateur recherché, alors si l’on vous propose un emploi, dites « oui, avec plaisir » plutôt que d’assombrir votre beau recrutement par une période incertaine de doutes où vous risqueriez simplement de tout perdre !

Entretien téléphonique


Certains d’entre nous ont parfois participé à une phase de recrutement exclusivement opérée par téléphone (avec un cabinet de recrutement qui insiste pour que vous affirmiez à l'employeur que la rencontre a bien eu lieu dans leurs bureaux ;)). 
Pas de panique, la pratique se répand pour des questions évidentes de réduction de coût mais aussi parce qu’elle offre de très bons résultats, notamment dans le recrutement de commerciaux…

Bien entendu, vous devrez avoir choisi un cadre approprié, permettant un minimum d’intimité pour une concentration optimale (l’entretien téléphonique requiert davantage d’effort et d’attention que tout autre) – évitez le hall d’une gare ou le café du coin.

Le recruteur se prêtera au jeu des questions traditionnelles, vous encouragera à mettre en avant vos meilleures réalisations, décrire vos méthodes. Jusque là, rien d’exceptionnel.

Cependant, je souhaite attirer votre attention sur le fait que vous n’aurez aucun regard approbateur, hochement de tête encourageant, sourire, clin d’œil (bon, là, je m’écarte un peu). Vous avancerez à l’aveugle, incertain de votre effet. Rien de grave, n’en déduisez pas pour autant que vous passez à côté de votre prestation si aucun écho ne vous parvient de l’autre côté du combiné, un grand éclat de rire tonitruant n’est pas le gage de votre aptitude à occuper tel ou tel poste !

Afin de ne sélectionner que les meilleurs candidats, il est possible que vous deviez vous prêter à une évaluation sous forme de jeu de rôle « voilà, on dirait que je suis Monsieur Michu et que je ne serais pas content de vos produits et que je m’en plaindrais et on ferait comme si vous étiez responsable de la réponse… ». Bon, inutile d’avoir pris des cours d’art dramatique, une réponse simple et chaleureuse (n’oubliez pas que vous vous adressez à un client) répondant à un seul objectif : faire d’un client insatisfait un client satisfait, la règle du commerce, quoi… enfin celui qui dure !
Ce jeu de rôle pourrait prendre plusieurs formes : celle du manager qui doit refuser les congés de son collaborateur, le responsable de production confronté à une panne de machine très sensible et devant réagir immédiatement. Dans tous ces cas, efforcez-vous de ne refermer aucune porte, la réponse autoritaire n’étant que très rarement favorable (aussi bien en entretien de recrutement que dans la vraie vie!).

Enfin, si l’on vous propose un entretien de recrutement par téléphone, réjouissez-vous, vous êtes dans la cible !