Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Fan Ke Wei Zhu

"Fan Ke Wei Zhu"... euh... Kesako ? 
Eh bien c'est du chinois, et nous allons nous inspirer du 30ème stratagème (issu des 36 stratagèmes - Manuel secret de l'art de la guerre) : "D'invité, se transformer en maître de céans" pour aborder l'entretien de recrutement.

Vous le savez, je défends le rapport d'égalité entre candidat et recruteur, estimant que l'entretien d'embauche est, et restera dans tous les cas, votre première réunion de travail avec votre futur employeur. Dans ce stratagème, il est question de "prendre la place du maître", évidemment, vous ne chasserez pas le recruteur de son siège mais développerez la faculté de conduire l'entretien, sans en avoir l'air, en l'emmenant sur les territoires qui vous conviennent davantage.

La première étape pour mener à bien cette stratégie est de construire un CV (document qui sert, entre autres, à structurer l'entretien) autour de votre interlocuteur, c'est à dire autour de ce qu'il recherche, de ce qu'il attend. La meilleure méthode pour atteindre ce résultat consiste à proposer le pacte de votre future collaboration en débutant le CV par une rubrique intitulée "domaines de compétences" ou "voilà mon coco ce que je vais faire pour toi dès que tu m'auras recruté". Vous remarquerez dans ce cas, que l'esprit du CV est bien orienté vers l'avenir.
L'expérience professionnelle ne servira alors qu'à confirmer par l'illustration précise de réalisations, le fait que vous maîtrisez bien, telle ou telle compétence.

En gros, puisque les compétences sont validées dans votre CV par une bonne présentation de vos réalisations, il sera temps de passer au choses sérieuses, vous-même et plus largement tout ce qui vous différencie d'un autre candidat. Comment marquer cette différence ? Par votre attitude bien entendu mais également par tout ce qui peut vous animer, vous motiver, vous passionner - et c'est en cela que je pense que les centres d'intérêts sont essentiels, parce qu'ils tendent une perche à un recruteur qui a déjà validé bon nombre d'éléments, ils permettent de  passer du temps sur un aspect de votre personnalité.

La préparation de l'entretien est un passage facilitant la prise de position. Vous savez pourquoi vous avez postulé, vous connaissez l'environnement de l'entreprise ou de l'entité, et êtes en mesure de relancer l'échange au travers de questions précises et judicieuses. D'interviewé, vous passez à la maîtrise du questionnement et pouvez de ce fait corriger sensiblement un déséquilibre de prise de parole. Après tout, le candidat sélectionne également l'entreprise pour laquelle il s'engagera au cours d'un entretien d'embauche, non ? (gardons à l'esprit que l'accord final appartient au candidat en cas de succès au recrutement).

Enfin, nous reprochons souvent aux recruteurs de ne donner aucun signe de vie (ou alors complètement automatisé) après la réception d'un CV ou suite à une rencontre, "d'invité, se transformer en maître de céans" passera sans aucun doute par votre propre attitude : vous manifester suite à l'entretien en remerciant le recruteur de vous avoir reçu, en le relançant le cas échéant si aucune nouvelle ne vous est parvenue dans le laps de temps annoncé.

Du bon sens, du bon sens et encore du bon sens, je vous invite à parcourir "les 36 stratagèmes"traduits par Jean Levi, très éclairant sur la stratégie à construire dans sa recherche d'emploi. 
前進!

Le mot "talent" à toutes les sauces

Je n'en peux plus d'entendre parler de talents... Ce mot est tellement utilisé qu'il en devient ridicule. "Les talents sont rares, chassez les talents, attirez les talents, séduisez les talents" ! On ne parle plus de qualité, on parle de talent. On ne parle plus de candidats, on parle de talents... risible.

Réflexe, prenez votre Larousse ou votre Petit Robert et lisez attentivement la définition. Dans le genre définition, remarquez que celle-ci est particulièrement vague, non ? "Personne douée dans un domaine"... Qui ne correspond pas à cette définition ? Qui ? 

La recherche d'emploi représente un moment charnière, à part, une période sensible, souvent accompagnée de remises en questions, de craintes et d'incertitudes. Je constate chaque jour en rencontrant des candidats, que ce type de discours faussement positif altère réellement l'estime qu'ils portent à leur démarche ou à leur parcours. "J'ai du talent, mais je ne me considère pas comme talentueux...". 
Au risque de passer pour un affreux rétrograde (qui ne se débrouille pourtant pas si mal avec les outils d'aujourd'hui), je trouve que l'usage du mot "Talents" à toutes les sauces constitue une forme de maltraitance envers tous ceux qui connaissent une situation de chômage d'abord, mais aussi envers les salariés des entreprises qui constatent avec écoeurement, sur certaines pages FB, que l'expression "chasse de talents" est exclusivement réservée pour l'extérieur - l'herbe est toujours plus verte ailleurs. (au fait, les entreprises, êtes-vous sûres de mériter les talents ? - c'est une autre question)

Certains mots disparaissent trop rapidement du langage RH : "candidat", "chômeurs", "licenciements", "recrutement" pour être respectivement remplacés par "talent", "          ", "plan de sauvegarde de l'emploi", "conversation". 
Le mot "CV" est devenu un gros mot, objet de la risée de nombreux observateurs avertis (qui au passage ne manquent pas de m'envoyer le leur) et au final, dans un contexte de "transparence 2.0 totale", l'on se retrouve en face de tabous, d'évitements qui plongent de nombreux candidats dans le désarroi le plus profond. STOP ! 
Chers candidats (ou futurs candidats), restez sceptiques, fiez vous à votre intelligence et ayez confiance en votre capacité à utiliser les meilleures stratégies, les meilleurs outils vous rapprochant de votre objectif. Dès qu'un outil ou une méthode aura fait ses preuves en terme de recrutement, vous le saurez, cela se saura. Ne culpabilisez pas parce que vous ne vous retrouvez pas dans le mot "talent", parce que vous n'êtes pas un expert de la conversation sur Twitter avec un DRH, ne culpabilisez pas de ne pas "succomber" aux dernières modes et ne tombez pas sous le joug de la preuve sociale, celle-là même qui fait tant de dégâts. Bref, gardez discernement et esprit critique, ce n'est pas parce que le bruit le plus fort dit n'importe quoi qu'il faut le croire. Haut Les Coeurs !!!

L'effet de dotation

Avez-vous remarqué, plus on avance dans un entretien de recrutement, enchaînant les entretiens pour un poste, et plus l'on est déçu lorsque le job nous passe sous le nez... Logique me direz-vous.

Eh bien non, ce n'est pas aussi logique que cela, le résultat, que l'on ait franchit le cap du CV ou passé 6 entretiens est rigoureusement le même : le poste nous échappe, en revanche, le chemin parcouru, l'expérience générée, la connaissance de soi, la notion de réalisation n'ont rien à voir. 
En gros, nous nous exposons souvent à davantage de déception et de frustration lorsque nous réussissons à passer le cap des entretiens, cela porte un nom : l'effet de dotation. Tadam...

Ce biais décrit précisément le fait que nous accordions plus de valeur à quelque chose que nous sommes sur le point d'acquérir ou de posséder. Ce quelque chose peut-être un poste, un amour, un objet, une action et c'est exactement ce qui déclenche l'envolée des prix dans certaines ventes aux enchères, rendant l'acquisition d'une oeuvre, totalement disproportionnée par rapport à sa valeur.

Revenons un instant à la recherche d'emploi, dans un cas, vous ne passez pas le cap du CV, dans l'autre, vous vous retrouvez en "short-list" mais n'êtes finalement pas retenu. Si nous comparons le résultat, la "non-embauche" du candidat dans les deux cas, il n'y a aucune raison d'accorder une valeur supérieure à l'une plus qu'à l'autre. Néanmoins, si l'on considère l'attention qui a été portée à votre candidature, la pertinence et l'a propos de votre démarche, l'expérience vécue et la mise en action, entre nous, il n'y a pas photo, vous ne croyez pas ? 
Ne vous trompez pas de déception et réjouissez-vous de ces avancées, de ces signes, qui d'une façon ou d'une autre vous rapprochent à chaque instant de votre futur job. 

Haut Les Coeurs !!!

Comment dépensez-vous votre énergie ?

"Quelle est votre priorité, renforcer vos talents ou développer des axes de progression ? " Oula, y'a un piège, non ? Il y a un piège car à ce genre de question, tout le monde aura -au moins- un peu raison.

Personnellement, j'adore cette question, je la trouve bigrement futée et vraiment intéressante concernant la validation de compétences et de comportement. 

Êtes-vous du genre à tenir compte de vos "faiblesses" pour les corriger et les travailler, encore et encore ? Oui ? Bel esprit, si, si... jolie posture, courageuse, besogneuse, rien à dire, vous avez le sens de l'effort. Même si l'idée est séduisante et noble, il est rare de transformer ce qui - jadis - était défini comme une faiblesse en véritable point fort. Rien d'impossible, certes, mais combien d'efforts, de sueur, de peine pour corriger ou modifier un point faible. Vous ne trouvez pas ? 

Repérer objectivement les axes d'amélioration est important (et pas si simple du reste) dans une carrière professionnelle, dans la gestion d'un projet. Pourtant, au delà de ce constat, il est nettement plus profitable d'amplifier ses atouts pour développer un projet plutôt que de s'escrimer à diminuer sensiblement une faiblesse. Un atout, une force amplifiée est toujours supérieure à la partie améliorée d'une faiblesse. Toujours. 

Dans la vraie vie, et pas dans les livres (ni dans les blogs du reste), lorsque l'on recherche un résultat en terme d'efficacité, on aura toujours tendance à développer d'abord ses talents, ses qualités pour les pousser au maximum et atteindre de fabuleux résultats avec une énergie modérée, plutôt que de s'acharner à améliorer certaines de vos aptitudes les plus discutables en dépensant une énergie folle pour un résultat médiocre. Entre nous, développer une qualité est beaucoup plus agréable et motivant que de passer des heures à rentrer dans les cases quand on est un rond.. Il s'agit là d'une culture positive, anglo saxonne, je le reconnais, bien plus efficace que n'importe quel programme de formation destiné à vous transformer en ce que vous n'êtes pas. Ne résistons pas à la résistance ! Par conséquent, accompagnons, exploitons, amplifions tout le reste, tout ce qui roule.

Vous êtes doué en Excel ? Devenez un expert. Vous êtes doué en anglais ? Renforcez votre pratique, apprenez du vocabulaire. La vente est votre univers de prédilection ? Formez-vous aux nouvelles techniques. La relation humaine est votre terrain de jeu ? Travaillez votre leadership, modélisez les pratiques de vos mentors. 
En adoptant cette attitude, vous développerez considérablement votre activité, votre efficacité, vos résultats professionnels. Vous aurez d'autant plus de facilité que vous confierez le traitement de tâches moins adaptées à vos compétences, aux experts que vous aurez identifiés. C'est pourquoi, je répondrais sans hésiter que ma priorité est bien à l'approfondissement et le développement de mes qualités plutôt qu'au "lissage" de mes défauts.


Un tableau pour sa recherche d'emploi

Un tableau pour sa recherche d'emploi


Pilotez-vous votre recherche d'emploi avec un minimum de méthode ou vous laissez-vous porter là où le vent vous déposera ? Vous le savez, les recruteurs recherchent des candidats aux objectifs clairs et précis, contrôlant leur démarche et laissant à tout, sauf au hasard, la conduite de leur projet professionnel… à l'image de ce qu'ils réaliseront au sein de l'entreprise. Logique, non ?


Je vous propose de construire un tableau de bord dont le seul objectif est de faciliter une analyse de vos candidatures pour corriger, le cas échéant, la démarche et en améliorer constamment l'efficacité. 

Rappelez-vous, la recherche d'emploi repose sur quatre piliers principaux :

1- Les réponses aux offres d'emploi.
2- Vos candidatures spontanées (hier encore, un dirigeant d'entreprise m'indiquait être surpris de ne jamais recevoir la moindre candidature spontanée… il dirige une entreprise de 400 personnes tout de même !) - vous vous appuierez sur votre veille dans la presse locale ou parmi quelques uns de ces 600 journaux professionnels.
3- L'approche réseau (je prépare un fascicule très complet sur ce sujet).
4- Les CVthèques.

Pour chacun de ces thèmes, en fonction de la façon dont vous avez construit votre projet professionnel et déterminé les étapes à suivre selon les cibles définies, vous créerez des indicateurs destinés à mesurer les quantités, le taux de réalisation ainsi que l'efficacité.

Ainsi, pour les réponses aux annonces, vous mesurerez chaque semaine le nombre d'offres auxquelles vous aurez répondu, vous le comparerez à l'objectif que vous aviez fixé, vous ajouterez ensuite une colonne mentionnant le nombre de réponses favorables ou de convocations à l'entretien de recrutement, vous déterminerez ensuite le taux d'efficacité (Nombre de réponses favorables sur nombre d'offres répondant). Ce dernier taux est essentiel, il vous indiquera immédiatement si vous devez augmenter le volume de réponses aux offres ou au contraire renforcer vos candidatures par une démarche différente (le coaching en faisant partie bien entendu !).

Concernant les candidatures spontanées, le volume d'envoi de candidatures est important, la fréquence de ces derniers également - envoyer une seule fois une candidature spontanée à une entreprise, c'est remettre en question les lois de probabilité, vous ne trouvez pas ? L'envoyer plusieurs fois, c'est augmenter la probabilité de "tomber" au bon moment mais aussi faire la démonstration de sa motivation et de sa profonde détermination !

Côté réseau, je distingue plusieurs niveaux : les entretiens réels, qu'ils soient téléphoniques ou en face-à-face, le développement proprement dit du champ de prospection, c'est-à-dire le nombre de nouveaux contacts pertinents. Chacun de ces indicateurs doit être comparé à l'objectif décidé. Encore une fois, le ratio de réalisation de ces objectifs vous permettra d'actionner le levier adéquat : augmenter le nombre de contacts pour ensuite les rencontrer ou bien augmenter directement les opportunités de rencontres.

Enfin, dernière tranche d'indicateurs, ceux des CVthèques. Vous veillerez à surveiller le nombre de mises à jour, de façon à conserver un rythme régulier et assurer la visibilité requise sur ce genre de moteur.

Bref, l'idée de ce type de tableau est de structurer un minimum la démarche en fixant des objectifs hebdomadaires, en mesurant le chemin parcouru et en s'offrant la possibilité de déployer un VRAI plan d'actions en fonction des résultats mesurés et de la stratégie de recherche d'emploi.