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Process de recrutement : l'obstination suicidaire d'appliquer le principe de précaution

Prise de risque


Il ne vous a pas échappé, que bon nombre d'influenceurs économiques font l'apanage de la prise de risque et des vertus de l'échec. Pour réussir, il est souvent utile et formateur d'avoir tenté, testé, essayé mais aussi échoué. Les coaches, mentors, relatent les expériences d'illustres entrepreneurs, qui, à force de travail, de prises de risques, d'échecs aussi, sont parvenus à se hisser au firmament de la gloire. Vous connaissez certainement Michaël Jordan, célèbre basketteur dont s'inspirent bon nombre de managers 

“j’ai manqué plus de 9 000 tirs dans ma carrière. J’ai perdu presque 300 matches. 26 fois, on m’a fait confiance pour réaliser le tir gagnant à la fin d’un match et je l’ai raté. J’ai échoué, échoué et encore échoué dans ma vie. Et c’est pourquoi je gagne” 

Mais aussi Thomas Edison inventeur de l'ampoule et ses 10000 tests qui n'ont pas fonctionné : 

"Je ne me décourage pas car chaque tentative infructueuse qu'on laisse derrière soi, constitue un autre pas vers la réussite" 

Tous ces modèles sont consacrés par les gurus du marketing et du développement personnel, tous inspirent... 


le recrutement a tout à apprendre de ceux qui prennent des risques
Le recrutement n'est pas un risque


La peur de l'échec

Dans le monde du recrutement, c'est l'inverse. On hait l'échec. On ne le supporte pas, on le déteste et aucune prise de risque ne semble l'emporter sur tout projet de recrutement. 

La prise de risque dans le cas d'un recrutement, c'est admettre qu'un profil non imaginé, non projeté, non recopié, non façonné au préalable soit tout à fait en mesure de "faire le job". Du coup, de nombreuses solutions tendent à limiter "la prise de risque", à commencer par des assurances "anti-échec" comme les tests de personnalité, de bons placements "pépères" qui certes ne créeront pas d'étincelles mais ramolliront à tous les coups les envolées vers les sommets jusque là jamais atteints. 

Zone de confort

Le recrutement est sclérosé, totalement incapable de favoriser la prise de risque en sortant des sentiers battus, en créant sans cesse des recettes de profils qui génèrent, bon an mal an, les mêmes résultats.
Le paradoxe réside dans le fait que le futur collaborateur sera encouragé à prendre des risques, à sortir de sa zone de confort, à tester, améliorer ses approches pour contribuer au développement de l'entreprise. 
Le profil recherché est un aventurier, capable de sortir du cadre, de changer les règles, mais surtout... bien conforme à ce qu'on lui demande : ne faire prendre aucun risque au recruteur.

Lorsque je lis qu'un licenciement est toujours un échec, une épreuve douloureuse qu'il convient d'éviter par humanisme d'abord, puis par intérêt, je constate que dans certains cas, le licenciement est également une véritable opportunité pour le salarié, celle de le délivrer d'une situation dans laquelle il se sentait probablement mal. Nous sommes bien d'accord, 

le licenciement dit toujours quelque chose sur les capacités d'un salarié à accomplir sa mission, mais il dit aussi de façon criante qu'il y a eu une erreur dans le recrutement...

... et cela, si le recruteur pouvait l'éviter...

A l'heure où nos DRH envoient leurs managers suivent des cours de leadership, des stages intensifs destinés à renforcer la capacité décisionnelle, à sortir du cadre, à innover, à envisager la notion d'échec sous un nouveau jour, etc, etc... je constate combien leur propre comportement, leur stratégie (qu'elle soit numérique ou non) va à l'encontre de tout ce qu'ils rêvent de mesurer et d'accomplir au sein de leur établissement. 
Ils recrutent selon un process référencé (bien rangé dans le manuel des procédures) des candidats répondant à un profil "secure"et les envoient immédiatement en stage commando pour apprendre à renforcer leur posture, leadership et tous les mots à la mode qui font l'éloge de l'esprit entrepreneurial.

Le DRH est-il vraiment un stratège ?

Lorsque le DRH se positionne - généralement lui-même- comme "fin" stratège du développement de l'activité de l'entreprise, j'attends de lui qu'il sache apporter de nouvelles solutions, audacieuses, risquées peut-être, qu'il ose pour son entreprise de nouvelles démarches, qu'il tente, par tous les moyens, de créer un appel d'air, de tester, d'entreprendre, y compris, et surtout, en admettant une bonne fois pour toutes que l'échec fait partie de l'expérience.

Et au fond, que serait la réussite d'un recrutement dont on aurait annulé toute prise de risque... Un "recrutement moyen", insipide,  qui ne serait pas dénoncé durant la période d'essai ? Plaçons nous dans une perspective à plus long terme, non pas dans le temps de la responsabilité du recruteur mais bien dans celui de la vie de l'entreprise... 
Pensez-vous réellement qu'un recrutement "comme tous les autres" soit aussi porteur de résultats positifs au bout d'une dizaine d'années, ne pensez-vous pas qu'au bout du compte, ce recrutement "assuré" coûte une véritable fortune à l'entreprise ?

Ce n'est pas l'erreur de recrutement qui coûte cher, c'est l'obstination suicidaire des recruteurs à appliquer le principe de précaution dans leurs stratégies.


Proposition de valeur

Dernier point, j'invite les cabinets de recrutement à réfléchir sur cette fameuse notion de prise de risque, sur la peur de l'échec, eux-mêmes qui utilisent toutes formes de solutions pour en limiter les contours, revendent parfois des formations aux managers pour les transformer en entrepreneurs... Et vous, quel genre d'entrepreneurs êtes-vous ? Ne vendez-vous que de l'assurance ? Ne pourriez vous pas valoriser votre activité en intégrant et assumant cette part de risque, cette acceptation de l'échec qui a tant fait pour l'humanité ? 
Peut-être est-il grand temps de revoir vos arguments commerciaux et de mieux maîtriser vos argumentaires et propositions de valeurs pour vous différencier et contribuer, de façon concrète au vrai développement de vos clients.

Je coache de nombreux recruteurs dans leur positionnement professionnel. Si vous souhaitez différencier votre activité et vous épanouir dans un vrai rôle de révélateur de talents et de qualités professionnelles, contactez moi, quelques séances de coaching emploi vous permettront d'atteindre vos objectifs personnels et professionnels.

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