Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


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Petite dédicace à tous les recruteurs

Je viens d'appeler un client, enfin un prospect plutôt. À l'instant. Lorsqu'il a décroché au bout de quatre sonneries, une voix d'homme paniqué ne cessait d'émettre un "allo ?" auquel mes réponses restaient sans effet... Je vous la fais courte :
- Allo ?
- Bonjour, je suis Pierre Denier - HLC Conseils, vous m'avez laissé un message me priant de vous rappeler...
- Allo ?
- Oui, vous m'entendez ? Je suis Pierre Den..
- Allo ?....  Aaaaaalllllloooo ?.... (silence)... Ha ha ha ! Vous êtes bien sur le répondeur de Philippe* laissez un message après le bip sonore ! Biiiip..
En réalité, son "sketch" était bien plus long, du moins, il m'a paru sans fin. Lorsque je compris qu'il s'agissait de son annonce personnelle et que c'était à moi de parler, de laisser un message..., alors je  tentais de bredouiller quelques mots, encore décontenancé par l'accueil qu'il avait pris soin d'enregistrer, je n'avais malheureusement pas eu le temps d'hésiter sinon, j'aurais raccroché.

Lutter contre les aprioris en matière de recrutement
"HLC Consye : pour le coeur des autre"**
Haut les Coeurs !


C'est plus fort que moi, m'est venue à l'esprit l'image de Philippe, concentré comme jamais devant son téléphone portable, et répétant sans cesse le message "hilarant", pour que son effet - sur moi en l'occurrence - soit optimal. 
Combien d'essais, de répétitions, d'échecs, de mauvaises manipulations ?? Combien d'appels sur son propre numéro pour valider les temps de silence, vérifier l'absence de parasites sonores... 
Inutile de tourner autour du pot, ma première impression fut plutôt sarcastique et moqueuse... Un peu piqué (vexé si vous préférez) d'avoir été piégé.
Ce client, Philippe donc, est en recherche d'emploi depuis quelques mois. Je ne sais pas ce qui lui a pris d'enregistrer cette annonce, mais lorsqu'enfin, nous sommes parvenus à discuter (il m'a rappelé dans la foulée), je découvrais un homme délicieux, intelligent, réservé, délicat et toute la panoplie des qualités qui riment bien avec sérieux et professionnalisme. Etonnant, non ? 
Sans doute voulait-il donner un sentiment de légèreté à ses interlocuteurs, leur procurer un sourire, marquer les esprits, se différencier, faire un bras d'honneur à ses angoisses, dédramatiser une situation qu'il vit mal... Sans doute tout cela à la fois...

J'ai pensé que Philippe était stupide de laisser un message aussi grotesque sur son répondeur, je l'ai jugé incapable, nul quoi..., et mon jugement était définitif, irrévocable, comme dans Koh Lanta.

Je ne vais pas vous conseiller d'avoir un message adapté sur votre répondeur téléphonique, vous le savez déjà... et Philippe aussi le savait
En revanche, mon véritable jugement, je le porte aujourd'hui sur moi. C'est moi qui me suis trompé en jugeant le ridicule de son annonce, c'est moi qui ai fermé la porte, sur la seule base de mes aprioris (un comble pour un coach ! Non ?), drapé dans mes certitudes, mes idées préconçues, sur ce qui est bien ou mal... 
Ce que je sais aujourd'hui, c'est que mon aveuglement, que je croyais pourtant absent, a rejeté toute la dimension humaine de Philippe. J'ai préféré observer la caricature plutôt que de me plonger dans la découverte, j'ai préféré le croire incapable, plutôt que de percevoir une urgence, une angoisse mais aussi une volonté de bien faire dans un monde - allez, disons le, impitoyable et extrêmement violent, cynique et cruel, où plus personne ne sait réellement comment faire... 

J'ai participé à ce monde, l'espace de quelques secondes et au fond, Philippe, avec ses insupportables "Allo" m'a beaucoup plus apporté qu'il ne l'imagine, il a m'a permis de me souvenir d'ouvrir mes yeux et mon coeur, surtout avec ceux dont le retour à l'emploi est plus long que souhaité. 
Ce rappel salutaire, je le dédie à tous les recruteurs.

* Philippe se reconnaitra, même sous son autre prénom :)
** Logo imaginé par ma fille alors âgée de 6 ans

Le changement, c'est pour quand ?

"Craintes", "perceptions", "crispations", "image", "impressions"... Voici quelques mots volés dans la presse au sujet de la dernière enquête menée par "A compétences égales" sur l'accès des "seniors" au marché du travail. 

Rien, du vent, des filtres, des croyances qui éloignent recruteurs et candidats, un cercle vicieux dans lequel chacun s'installe dès qu'il a passé la barre des 45 ans. Tout cela n'a aucun sens, les jeunes sont écartés de l'emploi, cumulant stages de longue durée et rentrant dans la vie professionnelle de plus en plus tardivement, les autres "font leur carrière " dans un laps de temps court, pendant une quinzaine d'années tout au plus, les derniers enfin, perçoivent leur âge comme un obstacle à l'emploi... A ces questions d'âge s'ajoutent les considérations de sexe, d'origine, de diplômes creusant considérablement le fossé entre ceux qui aspirent à travailler et ceux qui tiennent les clés de l'emploi.

Une société qui ne laisse pas de place à ses jeunes et à ses anciens, à nos enfants, à nos parents, à nous même, est une société malade, une société maltraitante, nous obligeant à rentrer dans le moule, dans les bonnes cases (cases que nous avons parfois construites) faisant fi de l'individu. Bref, une société malade  à laquelle nous tâchons de correspondre, tant bien que mal, en espérant trouver une satisfaction et un sens souvent en dehors de la sphère professionnelle.

Lorsque je lis de ci de là (y compris dans les commentaires de mon blog), qu'un "senior" doit taire son âge sur son CV pour éviter de "lancer une alerte" dans la tête du recruteur, hé bien, ça me fait mal au ventre. Littéralement. Rentrer dans le jeu du conventionnel, du politiquement correct, faire gentiment ce qui est attendu de nous, ne pas faire de vague, c'est contribuer à développer encore et encore cet état d'esprit nauséabond dont personne ne veut, c'est contribuer à se tirer une balle dans le pied en écartant une bonne partie de notre jeunesse et de nos plus anciens du monde de l'emploi. C'est, d'une certaine façon, accepter l'idée que nous-même, demain, nous n'aurons plus notre place nulle part.. et là, j'ai du mal à comprendre.

Pour quelle raison ce billet ? Peut-être pour dire STOP, à ma façon, dans mon coin, stop au masochisme que nous développons tous en acceptant ces règles de perceptions absurdes, stop à la maltraitance évidente que nous contribuons à alimenter par notre absence de réaction. Nous sommes extrêmement nombreux à ressentir un malaise extraordinaire face à ces paradoxes et je pense qu'il est plus juste et facile de changer le comportement des décideurs ou de ceux qui détiennent les clés que d'adapter une société entière à un modèle qui ne lui convient pas. Je défends l'idée du candidat valorisant son parcours, son expérience sans taire son identité et souhaite que les recruteurs soient certifiés - pourquoi pas par un diplôme d'état - dans leur pratique par un véritable apprentissage leur ayant appris à déconstruire leurs craintes ou perceptions, mais qu'ils soient aussi personnellement supervisés dans leur activité (comme je le suis dans la mienne) plutôt que de payer un label estampillant leur politique de recrutement. Je suis à la disposition de tous ceux qui veulent un changement ! Haut Les Coeurs !!!

France 2

A l'occasion d'une prochaine journée thématique sur l'emploi, Guenola Gazeau journaliste sur France 2 recherche le témoignage de lecteurs du blog HLC en recherche active pour expliquer leur démarche. N'hésitez pas à la contacter de ma part au 01 56 68 18 40. A bientôt !