Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Le perfectionnisme

Le perfectionnisme


Le recruteur : "Vous avez bien un petit défaut ? Non ?"
- "Eh bien oui, on me dit souvent que je suis très perfectionniste" répond le candidat, croisant les doigts pour que son défaut  apparaisse comme une qualité, le gage d'une personne qui ne laisse rien au hasard, qui, agira avec rigueur, conscience, application, évitant du même coup tout risque d'erreur...


quels sont vos défauts ? recrutement
Perfectionnisme : qualité ou défaut ?

STOP ! On arrête tout ! Être perfectionniste est l'un des défauts récurrents le plus souvent cité. Pourquoi ? Parce que le candidat croit que ce défaut est en fait une qualité... Comme vous peut-être ?


Je vais vous livrer mon sentiment : être perfectionniste est un vrai défaut, un vrai de vrai ! Un défaut qui n'aboutit qu'à frustration, recherche constante du mieux, du plus... de l'inaccessible. Pourtant, lorsqu'un candidat annonce crânement, que dis-je, fièrement, une attitude perfectionniste, je ne peux m'empêcher de la vérifier, de la valider et de la mettre en perspective. Savez-vous comment ? 

En regardant la façon dont il ponctue ces phrases dans son CV, garde t'il une cohésion ou oublie t'il de temps en temps une virgule, un point... Laisse t'il passer une faute  (ou plusieurs) d'orthographe dans sa lettre de motivation... ? Ou tous ses documents de candidature font-ils la preuve du perfectionnisme appliqué ? S'annoncer perfectionniste mérite d'avoir - au moins - parfait sa candidature. Vous ne croyez pas ?

Admettons que le CV ne contienne aucune erreur de ponctuation, la lettre de motivation, aucune faute d'orthographe ou de syntaxe, la perfection, quoi (sur 17000 CV analysés, je peux vous assurer que cela représente une quantité infinitésimale...). Pour ma part, j'assimile le perfectionniste à quelqu'un qui s'épuise à courir, vainement, après le parfait, l'impossible. 

J'imagine la frustration, l'énervement, les ongles rongés de quelqu'un qui place la barre très, très haut... Quitte à ne jamais l'atteindre. Se fixer un objectif n'a de sens que s'il est réalisable, or réaliser le parfait... Faire rimer confiance en soi et perfectionnisme relève de la magie...

Je suis bien d'accord avec vous, tout dépend du métier exercé. Il est conseillé à un responsable de la sécurité d'une centrale nucléaire (je connais bien le sujet, l'un de mes clients l'était !) d'être absolument et "parfaitement" perfectionniste, et cela s'exprime alors dès sa candidature... Faites travailler et analyser votre CV par un spécialiste, c'est probablement le meilleur investissement pour faire décoller votre carrière que vous pourriez vous offrir (mais je constate que trop peu investissent réellement dans leur vie, attendant je-ne-sais-quel-miracle...).

Maintenant, si le perfectionnisme est exprimé et justifié comme un "petit" défaut, c'est que nous reconnaissons, de façon implicite qu'il ne contient pas que des avantages (perte de temps, d'énergie, capacité à couper les cheveux en quatre, etc...). Reportez-vous alors à la liste des qualités  et examinez consciencieusement quelles aptitudes pourraient illustrer le perfectionnisme. Pour ma part, je choisirais :


  • pointilleux
  • précis
  • rigoureux
  • j'aime le travail bien fait
  • soigneux
  • minutieux
  • appliqué
  • ...

...enfin tous ces adjectifs qui soulignent votre maîtrise dans l'art de faire ou de penser, vous menant directement au but sans passer par des détours infernaux qui ne font que vous éloigner d'une échéance ou d'autres  réalisations.


Par ailleurs, je me dis qu'il est plus épanouissant de réussir à atteindre 80% de satisfaction (faites le calcul, vous verrez, ce n'est pas si mal !) plutôt que 100% de frustration. Bloquer totalement une énième fois une réalisation, un projet, une démarche pour une minuscule question de détail me semble aberrant, tandis qu'avoir réalisé 80% des grandes lignes de son objectif - du premier coup - voilà une notion concrète, "terre-à-terre", très "entreprise", je le concède, mais qui satisfait le terrien que je suis et le recruteur que vous rencontrerez.


Autre point, imaginons qu'en tant que manager, vous annonciez crânement votre tendance au perfectionnisme... Oups... Comment ne pas laisser entendre que vous compromettez l'avenir même de vos futurs collaborateurs en détruisant doucement, (mais sûrement) leur propre motivation. Vous ne remarquez que les coquilles ? Les fautes d'orthographe ? Vous soulignez d'abord la faute puis - éventuellement, encouragez l'effort ? Aïe... le seul impact d'un manager perfectionniste, c'est de saper le moral des troupes en les faisant passer pour de misérables incapables, très éloignés du niveau d'"excellence" que vous aurez atteint. En étouffant leur sens de l'initiative, en condamnant ou mentionnant systématiquement le défaut, l'imparfait, le manager perfectionniste passe : 

- au mieux pour un emmerdeur (bonjour la cohésion)
- au pire pour un destructeur d'implication...
Bref, vous émettez un message tellement négatif qu'il est probable que vous ne serez jamais recruté..

En parlant de terrien, je rappelle que ce thème est largement abordé lors de nos séances individuelles de "coaching emploi", séances qui permettent de construire une démarche très efficace tant dans la valorisation du parcours que dans la stratégie à adopter pour atteindre vos objectifs (lire les témoignages).

Bien entendu, ce billet vaut aussi pour le recruteur perfectionniste !

 Alors si vous vous sentez concerné, n'hésitez pas à me contacter pour rejoindre tous ceux qui retrouvent le plaisir de se lever chaque matin, vous serez le(la) bienvenu(e) parce que je me réjouis de travailler avec vous !


Avez-vous une qualité ? Oui, je ne suis pas perfectionniste mais je vais au bout de ce que je fais, du mieux que je le peux et mon CV en est la preuve  !


Lire aussi :

- La rencontre avec un recruteur en 5 points
- Ce Gérard n'existe pas...
- Chômage : accompagnons plutôt les recruteurs !
- Les limites du perfectionnisme au travail
- L'apprentissage de l'imperfection par Tal Ben-Shahar

21 commentaires:

  1. Justement, pour moi aussi c'est un vrai défaut, alors pourquoi ne pourrait-on pas le citer en tant que tel?

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  2. Anonyme10:45

    Bonjour Pierre,

    Alors moyennement d'accord avec vous (pour une fois), OUI je suis PERFECTIONNISTE, c'est souvent ce qui a fait MA différence et m'a permis aussi de gagner mes galons.
    L'être ne signifie pas forcément courrir après la TOTALE perfection, mais être vraiment pro et surtout se donner TOUS les moyens de ne rien laisser au hasard, tout en atteignant ses objectifs, même si le résultat n'est que de 80%, score déjà très honorable.

    Donc on peut être perfectionniste sans chercher à viser le 100% à tout prix !!

    Bien à vous & bonne journée.
    Françoise P.

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  3. Bonjour et merci pour vos commentaires ! Effectivement, on mesure bien la complexité du perfectionnisme : vrai défaut pour l'une, qualité pour l'autre. Je vous propose alors une solution : à la question quelles sont vos qualités ? répondre je suis perfectionniste !
    Attention néanmoins, atteindre ses objectifs, c'est le réaliser à 100%, et cici concerne tout le monde, un perfectionniste aura tendance à rechercher le 120% ou bien à réévaluer son objectif constamment.
    A bientôt
    Pierre

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  4. Bonjour,

    mon patron est perfectionniste et je lui explique souvent qu'il faut, à un moment, arrêter là et se dire que ce ne sera pas mieux, juste différent.
    Les artistes le savent bien: un tableau ne sera jamais parfait, on peut toujours "améliorer" quelque chose... mais à force de trop "améliorer" on finit par dénaturer sa toile, aussi faut-il se dire, à un moment donné: c'est bon, je m'arrête là, le résultat est bon, on ne peut pas penser à tout.
    Pareil pour un contrat: les américains cherchent à atteindre la perfection, ils remplissent des bibliothèques avec leurs contrats... et il y a toujours des failles (sinon, leurs avocats ne pourraient pas vivre lol)

    Cordialement,

    Jean-Louis

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  5. Bonjour,
    Je dirige le cabinet de recrutement AeroConsulting et cet article sur Viadéo m'a interpellé. Je me permets donc de vous donner un point de vu assez différent de ce que je viens de lire. Voyez-vous, ce qui fait la différence entre un candidat et un autre, c'est le fait que l'un ou l'autre sera vrai (lui-même). Un recruteur qui vous pose telle ou telle question ne cherche qu'a essayé de vous faire parler de vous pour savoir si vous vous connaissez. A quoi cela peut-il lui servir ? Tout simplement à minimiser les risques de se tromper dans son recrutement. Le savoir-être est plus difficile à obtenir que la technique...
    Donc, vos réponses aux deux questions sur vos qualités et vos défauts donneront une bonne indication sur votre niveau de conscience de qui vous êtes et ce pour quoi vous êtes fait(e). Et puis, un défaut ressemble plus à quelque chose que nous n'aimons pas et qu'il devient facile de modifier ou minimiser si on en est conscient. Par ailleurs, vous remarquerez que c'est surtout les autres qui définissent vos défauts ... plus souvent que vos qualités.

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    1. Mr Inebria,
      Je ne peux qu'être d'accord avec vous lorsque vous dites que le savoir-être est plus difficile à obtenir que la technique. Voici ce que j'écrivais à ce sujet s'agissant des qualités d'un comptable - suivez le lien : http://www.viadeo.com/fr/groups/detaildiscussion/?containerId=00216ei7ypgoxvzb&forumId=0021qsqt7vpgr4uu&action=messageDetail&messageId=00215d1dchgckq6g

      Maintenant, pouvez-vous me jurer que vous et vos collègues avez la même approche au moment de sélectionner des CV ? Il me semble avoir perçu qu’à ce stade, c’est la technique ACQUISE qui est privilégiée, et non le savoir-être ou le potentiel de développement du candidat.
      P. Pécassou

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  6. Merci pour ce commentaire Jean-Marc, le point de vue d'un recruteur, si rare, est toujours apprécié.

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  7. Anonyme17:29

    @jean-marc.. attention tout de même aux fautes d'orthographe, rédhibitoires chez le candidat, mais encore plus chez le recruteur ! :)

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  8. Remercions "Anonyme" pour sa remarque pertinente et surtout pour son très bon exemple de perfectionnisme qui est, dans ce cas, un handicap. Je m'explique : Pour des raisons personnelles, l'auteur n'a choisi de focaliser que sur les fautes qu'il (elle) pouvait trouver. Pourtant, il y a bien d'autres fautes sur toute cette page. Un recruteur saura en tirer les conclusions sans même avoir eu à poser la question sur les qualités ou défauts...
    PS: un bon recruteur n'éliminera jamais un candidat a cause de son orthographe (Souvenez-vous, la technique est plus facile à acquérir que le savoir-être).

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  9. > A propos de l'orthographe, quelqu'un de mauvais en orthographe doit le savoir donc doit penser un minimum à faire corriger son CV par un tiers. C'est quand même un document sur lequel il joue sa vie professionnelle.
    EN plus, pour moi qui travaille dans la communication, c'est vital, je jette tous les CV qui dépassent 3 fautes, et croyez moii, cela fait beaucoup de CV.

    > Moi j'aime bien dire que ma première qualité est la fainéantise, parce que je m'oblige toujours à réfléchir sur un travail pour être le plus efficace possible et donc travailler moins... Comme le disait le recruteur, l'intérêt est aussi de se présenter et jouer avec les mots, si il y avait une liste des choses à dire, tous les "bachoteurs" (et uniquement eux) seraient recrutés.

    Après, j'ai été salarié dans 5 entreprises et suis maintenant gérant de mon entreprise, ce n'est que mon expérience personnelle :)

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  10. Un sujet qui m'interpelle, je prends 5 minutes sur mon précieux temps de travail pour vous répondre :)
    Le problème, c'est que ça dépend du point de vue. Combien de fois je me suis entendu reprocher d'être trop perfectionniste quand je voulais corriger des fautes grossières et/ou peaufiner une mise en page sur des documents/mails à destination de clients, ou sur des outils CV/LM de candidats.
    La touche finale qui évite de passer pour un guignol: si ça me choque de faire partir ça tel quel parce qu'on a "déjà passé assez de temps dessus", ça choquera surement (peut être?) aussi le client. Poser ça comme un défaut est souvent un moyen de se dédouaner de son incompétence sur certains points, preuve de laxisme chez certains. Savoir identifier ses points forts, reconnaître ses points faibles et accepter que des retouches sur son travail, sans poser jugement de valeur, n'enlevant en rien ses qualités premières: les bases d'un travail en équipe complémentaire, gage de qualité finale.
    Personne n'est infaillible, personne ne peut prétendre atteindre une perfection somme toute très subjective.
    De là à sortir ça comme un défaut en entretien d'embauche, parce que c'est toujours cité en exemple de défaut pouvant se retourner en qualité... c'est LA réponse que que je redoute. Je défendrais plus la quête de la qualité... comme une qualité.
    Quitte à se creuser la tête pour se trouver un défaut plus sympathique et humain.

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  11. Bonjour Renaud et merci pour ce commentaire très riche, je n'assimile pas perfectionnisme et corriger des fautes grossières, en fait, je n'assimile même pas perfectionnisme et bien faire son travail.
    Bien faire son travail est un prérequis, cela va de soi, nous sommes rémunérés pour bien faire faire les travaux qui nous sont confiés, rien de plus normal, en revanche aller au delà ou rester bloqué sur un travail suffisamment réalisé (et de façon satisfaisante), voilà bien le sens que je donne au perfectionnisme en tant que défaut.
    Merci encore

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    1. Bonjour Pierre,
      Joli lapsus : " nous sommes rémunérés > pour bien faire faire < les travaux qui nous sont confiés, rien de plus normal, " ; et j'aime bien vos points de vue.

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  12. Bonjour,


    Je recrute régulièrement et je suis assez d'accord avec Pierre.

    Je dirais que, sans exagérer, environ 50% des candidats à qui on pose cette question citent le perfectionnisme parmi leurs défauts (en ajoutant très vite que cela peut être une qualité).

    Je déconseillerais donc de le citer, au risque de paraître manquer d'originalité, voire de sincérité. A moins que vous ne puissiez fournir au recruteur des exemples très éloquents de la manière dont vous avez appris à en minimiser les inconvénients et en maximiser les avantages.

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  13. Anonyme13:17

    aberrant ? ou aberrent ?

    ;-)

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  14. aberrant bien sûr ! :) merci

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  15. Patrick C.11:36

    Bonjour

    J'ai passé un entretien hier matin. A la question ,citez moi trois qualités et trois défauts,je n'ai pas pu m'empêcher de sourire.J'ai de suite penser à votre billet.J'ai pris le parti de citer "d'autres défauts" qui n'en étaient pas en fait pour le poste convoité ;-))C'est drôle ,mais du coup je me suis senti plus à l'aise pour continuer ..
    Merci Pierre pour tous vos billets et les différents articles que vous nous faites suivre sur Twitter et Facebook.

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  16. Anonyme03:44

    Permettez-moi d'inviter chacun, chacune a s'interesser aux approches canadiennes (et notamment sur Montreal) du recrutement: nous avons encore du chemin a parcourir en France.
    Excusez le manque d'accent (utilisation d'un clavier qwerty).

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  17. Mr Inebria,
    Je ne peux qu’être d’accord avec vous lorsque vous dites que le savoir-être est plus difficile à acquérir que la technique. Voici ce que j’écrivais il y a quelques temps sur les qualités nécessaires pour faire un bon comptable, et celles à privilégier au moment d’un recrutement – suivez le lien :
    http://www.viadeo.com/fr/groups/detaildiscussion/?containerId=00216ei7ypgoxvzb&forumId=0021qsqt7vpgr4uu&action=messageDetail&messageId=00215d1dchgckq6g
    Maintenant, pouvez-vous me jurer que vous et vos collègues avez la même approche au moment de sélectionner des CV ? Il me semble avoir perçu qu’à ce stade, c’est la technique ACQUISE qui est privilégiée, et non le savoir-être ou le potentiel de développement du candidat.
    P. Pécassou

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  18. Anonyme14:51

    le perfectionnisme dans les avions ou les fusées, c'est un atout NECESSAIRE, pour le montage de palettes, pas intéressant !
    Si l'on va sur des sites pour apprendre à parler de nos qualités ou de nos défauts, déjà, là, il y a une triche qui n'a pas de sens. Pourquoi ne pas formuler des questions qui vont obliger le candidat à être lui-même, si cette remarque a un sens ?
    L'homme est un tout, et je ne suis pas certain que de le découper en morceaux en lui posant ces questions va permettre d'y voir vraiment clair !
    En parlant d'attitudes ou de comportements dans l'exercice de la fonction (situations reelles), le recruteur peut mieux percevoir ce qu'il sort "des tripes" du candidat qui ne peut tricher !
    Je suis contre ces déstatbilisations qui emmènent parfois loin du résultat escompté (je l'ai vécu plusieurs fois), et qui faussent l'image du candidat, simplement parce qu'en quelques minutes il doit parler de lui. Je ne le ferai pas pour ceux que je recruterai, si j'avais à le faire !

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  19. Bonjour,
    Sur ce sujet, le livre de Tal Ben Sahar "L'apprentissage de l'imperfection" a été pour moi particulièrement instructif. Perfectionniste, tout le monde peut l'être dans un domaine ou dans un autre. Tout le monde peut chercher à ce que tout soit "parfait" dans ce domaine précis et malheureux à la moindre ombre au tableau.
    Il oppose le perfectionnisme à l'optimalisme.... et c'est véritablement très instructif !

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