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Tu ne mentiras point

Je sais bien que la tentation de "transformer" son CV est grande, maquiller un poste, une fonction, "gommer" quelques mois ou années encombrants pour soi-disant faire mieux et rentrer dans le cadre que l'on imagine idéal. A quoi cela sert-il ? A déclencher les doutes et suspicions chez le recruteur qui déroule le parcours avec vous ? A entacher dès le départ une relation avec votre futur employeur ? A vous faire "éjecter" manu militari si vous êtes pris la main dans le sac ? A vous faire culpabiliser ? A vous contraindre à fausser tout votre discours au risque de vous prendre les pieds dans le tapis ?

Le monde de l'entreprise est bien connu des recruteurs, les parcours aux réussites fulgurantes et extraordinaires font généralement l'objet de toutes les attentions. Faire passer son message et convaincre passe par la nécessité d'être crédible, cette crédibilité, vous la construirez grâce à votre attitude, grâce à la cohérence de votre discours, grâce à votre honnêteté.

Enfin, les recruteurs qui font correctement leur travail ont l'habitude de vérifier l'exactitude des informations mentionnées dans les CV retenus.

1 commentaire:

  1. Merci pour cet intéressant sujet. Je pense qu'il faut aussi y intégrer 2 autres aspects :

    1) Un premier anecdotique : un certain nombre de chargés de recrutement sont les premiers à demander de maquiller un CV avant de le présenter à un client (pratique que j'ai découverte usuelle dans les SSII)

    2) Un qui l'est beaucoup moins, culturel et de portée beaucoup plus large et soci(ét)alement structurante. Qui va très au-delà de la question de détail de gommer quelques mois ou années encombrants (ce qui n'est pas très utile mais assez dérisoire).

    Il revient à questionner la nature du "réel", et ce qui le définit : est-ce l'employeur et la façon dont il l'a qualifié, ou est-ce la fonction objectivement assumée, le travail effectivement réalisé ?


    Un CV conforme présuppose
    - que vous entrez et restez bien dans votre fonction initiale, n'en êtes surtout jamais et surtout pas *beaucoup* sorti,
    - que le monde de l'entreprise, sa gouvernance et sa gestion RH sont parfaits, et ne font jamais d'erreurs (d'ailleurs si c'était le cas, ça se saurait ;) tout particulièrement en TPE-PME)
    - et que lorsqu'ils en font une, ils se précipitent spontanément pour les rectifier et en réparer les effets, sans qu'il y ait besoin pour cela de les y motiver par un rappel au droit ;) (rappel qui, parfois, peut avoir une portée bcp plus large et bien plus conséquente que les simples prudhommes).

    Ce sujet me touche particulièrement : mon propre CV "conforme" décrirait que j'ai été d'abord "secrétaire administrative", puis "infographiste freelance", puis "assistante marketing" puis "chef de projet e-marketing".

    Sauf qu'en réalité, c'est là, et non dans mon CV, qu'il n'y a pas la plus infime et petite conformité au réel, et une transformation phénoménale des faits.

    Bien entendu j'ai tout pour le prouver plutôt 100 fois qu'une : témoignages, échanges écrits, documents de travail en masse, etc. Tout... sauf des contrats de travail conformes ;)

    Il se trouve que tous mes employeurs (notamment l'état) se sont eux-mêmes tout seuls comme des grands placés dans l'illégalité la plus totale envers moi, à des degrés plus ou moins graves, mais très nets.

    Deux conséquences

    1) Du flou et du doute sur un épisode, certes... mais sur un CV entier. ;-) L'effet structurant naît évidemment de l'accumulation, de la superposition de "détails".

    2) Tout bien intentionné soit le lecteur (le recruteur par ex.) la culture française apprécie la "qualification" sur la forme beaucoup plus que sur le fond (ex. un même dossier de VAE, évalué sur le fond par 5 professionnels indépendants ayant jugé sa recevabilité certaine, a en réalité été refusé de faits, une fois adjointes les seules pièces administratives et coordonnées de l'employeur)

    Alors : que faut-il faire dans ces cas là ? Au CV "arrangé" (mais sur le fond parfaitement juste et même en deçà du réel) substituer le CV lisse et parfait du parfait procédurier qui attaque systématiquement ses employeurs en justice ?

    Je suis très partagée sur ce sujet (il n'est en fait pas si facilement tranchable), et vraiment très intéressée par votre avis, car cette réponse-là, moi je ne l'ai pas trouvée (j'ai arrêté de la chercher : de toute façon dans l'un ou l'autre cas, la crédibilité est entachée, assez pour que le problème demeure insoluble et qu'une carrière disons "normée" soit de toute façon cassée de façon irréparable : on a le droit à l'erreur une fois, pas deux, trois, quatre... dix, douze ;) ).

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