Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Grands débutants

J'ai très peur de passer pour un vieux réac... mais bon, j'y vais tout de même ! Partir en quête de son premier emploi n'est pas une chose aisée, beaucoup d'entre vous me témoignent chaque jour leurs difficultés : précarité, stages déguisés, rejets car sans expérience, stigmatisation de ceux qui habitent les banlieues, salaires bas malgré plusieurs années d'études, salaires bas parce qu'absence d'études...

Bref, débuter dans la vie professionnelle, étape décisive s'il en est, relève souvent du courage et de l'effort. Seulement, j'ajouterais que débuter aujourd'hui ne me semble pas plus complexe qu'avant, me souvenant qu'une immense majorité de mes copains commençaient leur vie active en pointant à l'ANPE (souvenirs datant de 20 ans environ...).

La durée des études a augmenté, les exigences des recruteurs également (bac +4/ +5..), un malaise profond s'installe, "j'ai beaucoup travaillé à la fac ou à l'école, pendant 5 ans, j'ai investi beaucoup d'argent dans mes études, aujourd'hui, je suis diplômé, je veux exercer "des responsabilités" et valoriser tout ce que j'ai acquis, je suis écœuré car toutes ces scandaleuses annonces, petit salaire, haut niveau d'études...". Pas faux tout cela... Pourtant, je ne suis pas certain que cette approche vous permette d'envisager sereinement votre avenir.

Diplômé ou pas, vous débutez dans la vie active et devriez donc, non pas focaliser tous vos efforts sur la recherche d'un poste en encadrement ou "à responsabilités" - comme on vous l'a promis à l'école - mais plutôt rechercher le poste qui vous permettra d'enrichir vos connaissances, de pratiquer pour ensuite faire valoir une réelle expérience sur le marché. Concentrez vous sur ce que vous apprendrez dans votre prochain poste, et rien d'autre !

J'appelle par conséquent au pragmatisme ! Vous construirez votre carrière petit à petit, prenant au fur et à mesure de vos expériences de plus en plus de responsabilités, en relative autonomie. Pour faire simple, construisez votre carrière en acceptant de franchir chaque étape -de grand débutant (pas très bien payé) - à expérimenté (généralement mieux rémunéré), vous gagnerez à mon avis beaucoup de temps et vous épargnerez bon nombre de déconvenues. Du bon sens quoi !

13 commentaires:

  1. Adrien12:59

    En ce qui me concerne, c'est MOI qui paye mon employeur pour me garder en poste. Le concept est original mais ça marche.Tous les mois, je verse 1500 euros à cette entreprise pour notre fructieux partenariat. Par ailleur, le D RH et mon responsables sont sastifaits car mes objectifs commerciaux sont atteints.
    Actuellement, nous essayons un nouveau contrat :
    le contrat de travail à perpétuité;-)

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  2. je sens une pointe d'ironie... je vous l'avais dit, j'étais certain de passer pour un réac ! Attention tout de même Adrien, ne pas confondre travail et travaux forcés !
    @JC ... ?? Jésus Christ ?
    Bon courage à tous !

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  3. Entièrement d'accord avec votre article.

    La recherche d'un premier emploi fait appel à un mécanisme qui peut sembler complexe mais bien huilé où le candidat sortira vainqueur si il fait preuve, effectivement, de pragmatisme et sait, sans se dévaloriser, se poser une question fondamentale :

    quelles sont les différentes étapes pour arriver au poste tant vanté par mon école que je convoite?

    Quelques comparatifs, bien simplistes je vous l'accorde :

    L'obtention récente d'un permis de conduire vous donne-t-elle la maitrise nécessaire pour prendre le volant d'une monoplace?

    Quelques cours d'équitation sont-ils suffisants pour prétendre participer à des CSO d'envergure même que régionale?

    Un stage intensif aux Glénans fait-il de moi un navigateur solitaire chevronné?

    Merci encore Pierre pour vos articles du matin, ça met en forme.

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  4. @Pierre Denier: Je n'avais même pas fait le rapprochement! ^^

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  5. Anonyme15:18

    la bonne attitude de départ c'est l'humilité ! Mais après 5 ou 6 mois de recherche (ou plus) on devient tous très humbles

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  6. Voilà une réflexion très intéressante. Jeune diplômé à la recherche d'un premier emploi, c'est vrai qu'il est difficile de se sortir du discours de nos écoles nous expliquant que l'on est fait pour des postes à responsabilités.
    Il m'a fallu quelques temps avant de comprendre que de viser un poste moins "prestigieux" mais en relation avec mes objectifs me permettrait d'acquérir de l'expérience et donc plus de chance d'accéder au "saint graal"!
    Merci à vous pierre pour vos conseils.

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  7. Bonjour à Pierre et à tous.

    Je suis tout à fait d'accord avec vous et je suis d'ailleurs en recherche d'un poste de juriste depuis un an. Je ne vise pas un poste à très hautes compétences, je postule même aux postes d'assistanat juridique. Mon but est d'acquérir de l'expérience, le salaire importe peu à mon stade. Mais même avec cet état d'esprit, je ne décroche pas mon premier emploi par manque d'expérience.
    Je trouve qu'il est relativement difficile d'entrer dans la vie professionnelle.

    En tous cas, merci pour vos conseils que j'applique, et je vous souhaite une très bonne semaine !

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  8. Bonjour et merci pour vos commentaires !
    NH, pourriez-vous s'il vous plaît vous mettre en contact avec moi, je suis approché par une entreprise intéressée par votre profil.
    Merci !
    Pierre

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  9. claire17:05

    Bonjour

    Je suis tout a fait d'accord avec toi NH pour ce qui concerne la difficulté de trouver une entreprise qui te laisse une chance de faire tes preuves alors que tu n'as pas d'experience !!
    Je suis également à la recherche d'un emploi dans le secteur bancaire ou immobilier et plus proprement dit en gestion du patrimoine et il est difficile d'entrer dans ce milieu très fermé si tu n'as pas d'experience ou bien du piston !!!
    Sinon Pierre vous avez tout a fait raison il est nécessaire de se forger une éxpérience avant d'en demander trop néanmoins faut il encore qu'une entreprise vous laisse l'opportunité de s'en créer une !!!
    merci pour tous ces conseils bon week end à tous

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  10. Anonyme14:48

    Bonjour,

    Tout à fait d'accord avec vous Pierre !
    Je suis aujourd'hui responsable du service dans lequel je suis rentré en tant que cadre (poste d'exécution), après un Bac + 5 dans l'une des meilleurs écoles de commerce de France.
    Promotion interne avec management : au bout de 6 ans.
    Salaire qu'on m'annonçait en Ecole de commerce pour la sortie des études : obtenu au bout de 4 ans.

    Vous n'êtes pas un vieux réac', vous mentionnez des points tout à fait réalistes. Et le recul me fait aujourd'hui juger qu'on est bien meilleur manager à 30 ans qu'à 23...
    Quand on démarre dans la vie active, oui on est souvent peu payé (mais quand on est un élément de qualité le salaire progresse ou du moins on peut se valoriser dans une autre entreprise), oui on nous confie des postes à faible responsabilité car on n'a pas d'expérience, mais... N'oubliez pas que votre 1er poste est un tremplin vers vos objectifs, en terme de responsabilités comme de salaire.

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  11. Je suis d'accord sur le type de poste à choisir.
    En revanche, est-il normal d'avoir eu à frôler la banqueroute pour mon premier emploi?

    Comment peut-on vivre avec un loyer parisien, les charges, un emprunt de 24k€ pour son école (350-400€/mois en moyenne), les 50% du pass navigo... en étant payé aux 2/3 de ce que vendait ton école en matière de salaire?
    Cet aspect là des choses, je défends à quiconque d'essayer de le vendre comme "une belle expérience qui te permettra d'être meilleur plus tard". C'est jouer avec nos vies, en nous faisant prendre le risque du trottoir.

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  12. Merci pour vos commentaires qui apportent un éclairage complémentaire voire différent de celui que je propose. Pour autant, je pense qu'un salaire de 25000 euros par an pour un jeune débutant n'est pas une arnaque... l'arnaque, je la verrais davantage dans les prix proposés par ces écoles qui promettent des salaires que les entreprises (dans leur majorité) n'offrent jamais. Cette attitude mercantile des écoles me choque, surtout dans le contexte actuel, lorsque la précarité des étudiants est en jeu et en plein développement.
    Bon courage,
    Pierre

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