Le règne du collectif : entre utopie et norme implicite
Aujourd’hui, l’intelligence collective est souvent présentée comme la clé du bien-être en entreprise et de la résolution de situations complexes. Le collaboratif devient la norme, presque un dogme. Si vous ne suivez pas le rythme, difficile de trouver sa place dans un univers professionnel ultra-connecté.
Open-spaces, CRM, messageries instantanées, groupes de discussion… tous ces outils visent à abolir les distances. Ils encouragent la transparence, la réactivité, la mise en réseau permanente. Ce modèle semble convenir à une majorité. Du moins, c’est ce que l’on prétend.
Mais dans cet enthousiasme collectif, une question demeure : quelle place reste-t-il à ceux qui fonctionnent autrement ?
Introvertis : les grands oubliés du collaboratif ?
Être introverti, réservé ou solitaire est aujourd’hui presque perçu comme une anomalie professionnelle. Affirmer que l’on préfère réfléchir seul plutôt qu’en groupe revient souvent à se marginaliser.
Pourtant, l’exposition constante, les réunions à répétition, les travaux collectifs imposés... éloignent nombre de professionnels de leur mode de fonctionnement naturel. L’introspection, le silence, la concentration ne trouvent plus leur place.
Quand le collectif devient injonction
Responsabiliser chaque individu à travers le groupe est devenu une règle implicite. Mais cette logique, parfois démagogique, réduit au silence celles et ceux qui n’adhèrent pas entièrement au modèle collaboratif.
Avez-vous remarqué comme ce sont toujours les mêmes qui s’expriment ? Qui anime les discussions ? Où sont passées les voix plus discrètes ? Celles qui réfléchissent avant de parler, qui observent plus qu’elles n’interviennent ?
Leadership individuel ou animation collective : le paradoxe
Un paradoxe traverse aujourd’hui les approches managériales : on valorise le leadership individuel tout en encourageant la dynamique de groupe. Ces deux injonctions coexistent dans tous les programmes de formation et de coaching. Mais peuvent-elles réellement s’articuler ?
Peut-être que certains renoncent à leur nature introvertie par peur d’être exclus du groupe, ou simplement pour éviter d’être perçus comme décalés.
Et si l’intelligence collective passait aussi par le silence ?
Nos organisations gagneraient à intégrer pleinement la richesse des profils introvertis. Ceux qui préfèrent la réflexion silencieuse, la concentration profonde, la distance critique. Ceux qui ne se soumettent ni à la pression hiérarchique, ni à celle des pairs, ni à la loi du nombre.
L’intelligence collective ne doit pas se résumer à la somme des voix qui parlent le plus fort. Elle gagne en profondeur lorsqu’elle intègre aussi le regard plus discret, mais tout aussi pertinent, de celles et ceux qui prennent le temps de penser.
Pour aller plus loin
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