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Le syndrome de l'imposteur

A l'occasion de nombreux entretiens, je constate que beaucoup de personnes sous-estiment leur parcours et refusent - parfois - de le valoriser, imaginant, à tort, qu'elles pourraient être accusées d'escroquerie.

Valoriser n'est pas trahir, valoriser n'est pas mentir !

Voyez plutôt : "Ouah, vous avez ouvert une filiale aux Etats-Unis dont l'activité s'est avérée très performante en moins d'un an ?" "Oui mais, c'était facile, j'ai eu beaucoup de chance, j'ai su m'entourer d'experts qui, eux, ont réellement construit ce succès". Je pourrais reprendre cet exemple dans la rédaction du CV, le candidat ne mentionnant qu'une partie, moindre bien sûr, de son rôle dans l'obtention des bons résultats de la filiale aux États-Unis, ne laissant au recruteur aucune chance de déterminer la totalité de son potentiel. Dommage, voilà une personne très compétente qui passe à côté, volontairement, du message qui intéresse son interlocuteur. Classique non ?

Je viens de découvrir que cette tendance à tout minimiser porte un nom : "le syndrome de l'imposteur*", attribué à une personne qui accorde souvent le succès non pas à ses compétences mais aux circonstances externes, "j'ai eu de la chance" ! Ces personnes, nombreuses, je le répète, craignent que l'on ne découvre leur supposée "escroquerie", elles adoptent alors deux attitudes, opposées :

- En faire trop, tout le temps et ne s'accorder aucun répit, aucune pause, aucun relâchement, quitte à tout faire exploser.
- Ne pas en faire assez, repousser, attendre, vivre une situation de blocage pas forcément identifié, sans comprendre pourquoi.

Dans le premier cas, la personne se dit que le succès éventuel sera du à l'effort très important et non aux compétences (effort qu'il sera difficile de maintenir dans la durée). Dans le deuxième cas, "si cela marche, c'est vraiment grâce à la chance puisque je n'ai fourni aucun effort...".

Bref, cela n'a rien à voir avec nos réussites personnelles, mais juste avec l'objectivité, je dirais la lucidité, la clairvoyance visant à reconnaître notre potentiel. "Oui, j'ai réussi telle ou telle chose parce que je suis doué dans tel et tel domaine, et non, ce n'est pas grave d'être doué". Si vous vous reconnaissez dans cette description, sachez, que vous n'êtes pas seul et que cela porte un nom : le "syndrome de l'imposteur*" ! Travaillez vos succès, acceptez les et reconnaissez vos qualités, vous gagnerez aussi en mieux-être. N'hésitez pas à me contacter pour toute aide sur ce point.

* J. Want et S. Kleitman - Imposter phenomenon and Self-handicapping.

13 commentaires:

  1. Bonjour Pierre,

    La meilleure façon de réaliser le potentiel d'un candidat n'est-elle pas de travailler avec lui? Il est difficile de rendre compte de manière précise et concise de toutes les aptitudes d'un employé sans le rencontrer et le voir en action, à moins que les recruteurs aient d'autres méthodes plus performantes?

    Cordialement, Antoine M.

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  2. Agathe21:34

    je me suis bien reconnue dans ces descriptions ! ;-)), merci, je suis soulagée

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  3. J'aime beaucoup ce billet, qui me fait penser a la phrase de Nietzsche

    " Quel est le sceau de l'acquisition de la liberté? – Ne plus avoir honte de soi-même "

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  4. Anonyme11:26

    Ayant un peu laissé tomber votre blog, je suis passée à côté de ce billet.
    Remarquable de mettre des mots si simples sur ce qui nous empoissonne.
    Merci pour votre blog, vos billets réguliers et optimistes : on remet de l'essence dans le moteur!

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  5. Anonyme15:15

    Bonjour,

    Ce billet est une révélation. Je me reconnais également dans le syndrome de l'imposteur. Souvent on a l'impression que les autres réussissent parce qu'ils sont plus compétents alors que nos réussites ne seraient qu'un heureux concours de circonstances. Ou bien tout simplement, on a l'impression que les expériences des autres sont plus importantes et pertinentes face aux nôtres qui nous paraissent si insignifiantes.

    Pourtant, syndrome de l'imposteur ou non, nous sommes tous humains, avec nos craintes et nos doutes. Lorsque nous nous dévalorisons, il est bon de se rappeler que nous ne sommes ni meilleur, ni moins bon, nous sommes simplement nous, un individu unique qui a sa place.

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  6. Anonyme19:42

    Bonjour,

    En lisant le sujet je me suis reconnue et j'en pleure...
    Après avoir passé un diplôme d'infirmière, que je n'ai pas eu du premier coup parce que mon mémoire était "trop bien écrit pour que ça soit de moi", j'ai décidé de ne pas repasser mon diplôme de peur d'être diplômée à tord (pensant ne pas avoir suffisamment de connaissances).

    Je me rends compte en lisant le sujet et malheureusement pour moi-même que ma décision et celles tout au long de ma vie portent un nom...

    Avez-vous des conseils pour trouver la confiance que chacun et chacune a en soit...

    Bien à vous.

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  7. Bonjour et merci pour ce commentaire. N'hésitez pas à me contacter, nous en reparlerons dès que vous le souhaitez.
    Cordialement
    Pierre

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  8. Excellent article et tellement vrai... J'ai découvert il y a qq temps un très bon ouvrage qui aide à porter un autre regard sur soi : "Petit guide à l'usage des gens intelligents qui ne se trouvent pas très doués"

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  9. @Katia: oui ce guide est génial pour les personnes qui ont un fonctionnement "global" (dominance du cerveau droit), il a également changé le regard que je portais sur ma façon de travailler qui déroute les "analytiques".

    @Pierre: Quant au syndrome de l'imposteur il me semble qu'il est symptomatique des personnes à "haut Potentiel". Pas toujours évident de s'en débarrasser même quand on l'a identifié.

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  10. J'ai vérifié "imposteur" est un nom masculin. ;-)

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  11. il est vraiment difficile de se débarrasser de ce syndrome !!

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  12. Anonyme08:34

    Ce syndrôme, que je ne connaissais pas et que je viens d'identifier en parlant à mon psy, m'a (entre autre) conduite tout droit au burn-out et à la dépression. Il est dangereux.

    Je l'ai découvert par hasard. Etant en burn-out et tournant en rond dans mes pensées négatives, j'ai voulu me ressituer par rapport au travail et découvrir mes talents. J'ai lu quelque part qu'une façon de faire était de poser la question "Si tu devais compter sur moi pour quelque chose d'important, qu'est-ce que ce serait?" à des proches dans l'univers du travail, familial et amical. En interrogeant les autres, on évite la sous-évaluation personnelle. Les réponses ont été sidérantes. J'ai pensé qu'ils étaient fous ou que j'etais une parfaite escroc.

    J'en ai donc parlé à mon psy qui m'a fait découvrir ce syndrôme. Mettre un nom dessus et comprendre le mécanisme est déjà une bonne chose. Maintenant, effectivement, s'en débarrasser...

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