Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Combien pèse la tour Eiffel ?

Les méthodes de recrutement d'un "ancien" de Microsoft m'ont laissé sans voix... [silence] par leur bon sens et leur simplicité*. Figurez-vous que la qualité qu'il essaie de déceler chez chaque candidat est la capacité de ce dernier à "aller jusqu'au bout", à dépasser ses limites, ses a priori, ses convictions pour atteindre l'inaccessible, le comble du Monsieur Plus.

J'associe cette qualité à l'esprit "aventurier", celui qui ne peut se contenter d'une porte fermée et qui l'ouvrira même s'il sait pertinemment que la probabilité d'y trouver derrière un obstacle est forte.

Comment reconnaître le candidat qui va au bout du bout ? Il pose des questions, écoute, cherche à comprendre, réfléchit à voix haute et construit son argumentaire en obtenant les informations qui lui permettent d'avancer. Celui qui va au bout, ne répond jamais "je ne sais pas, next question !", car même s'il ne connaît pas toutes les réponses, il démontre sa capacité à trouver une solution, à sortir de l'impasse en creusant, et évitant ainsi de rester prisonnier d'une situation insatisfaisante, entraînant le recruteur dans sa course.

Ce candidat aventurier mettra en évidence la façon dont il a déjoué les situations de blocage dans le passé, s'efforçant de démontrer son leadership ou son attitude volontariste lui permettant de sortir d'une impasse.

Par ailleurs, ce manager nous explique une méthode simple, déconcertante j'en conviens, lui permettant de déceler de façon quasi infaillible celui qui ne se contentera pas d'une situation bloquée.

Quel est son truc ? Poser une question absurde, dont lui même ne connaît pas la réponse : "Combien pèse la Tour Eiffel ?" ou bien "Combien y a t'il de stations service à Marseille ?". Bien entendu, une majorité de candidats répondra "je n'en ai aucune idée" tandis que d'autres s'amuseront à construire un raisonnement leur permettant d'imaginer une solution, juste ou mauvaise, là n'est pas l'enjeu, en revanche, ils seront allés jusqu'au bout !

* Merci Joachim pour l'info !

12 commentaires:

  1. Anonyme10:22

    Si faire appel a son imagination, c'est aller au bout de soi, alors il ne faut pas grand-chose. Si ne pas savoir y faire appel, c'est en déduire que le le candidat sera incapable de se dépasser, c'est aller un peu vite en besogne. Il y a tant de manières de se dépasser. Un peu dubitatif sur l'utilité de l'exercice, à défaut d'être surement un excellent indicateur de réaction aux destabilisations. De plus, je suis plus que sceptique sur le bien-fondé du critère de "dépassement de soi" attendu et emprunté au monde du sport. Car s'il est vrai que les athlètes repoussent leurs limites, il est aussi incontestable que leurs exploits ne sont pas quotidiens et qu'ils organisent leur vie autour d'un entrainement quasi-militaire et avec les moyens et le cadre qui s'y rattachent. Ce qui n'est pas le cas dans la majorité des entreprises : stress managerial, surcharge de travail, abandon des politiques de formation continue, exiguïté des postes, promiscuité des open-space, objectifs mystiques et j'en passe. Connaissez-vous des athlètes qui battent leur propre record quotidiennement en s'entrainant avec des bouts de ficelle ?
    A part les Festina, Carl Lewis et autres adeptes de substances "troubles", je n'en connais pas. Revenons à des question plus "basiques" comme "ais-je en face de moi le candidat compétent, adapté au poste et à l'entreprise ? Quel est son potentiel futur ?" Je ne pense pas que l'on besoin de se dépasser pour faire son job correctement ? A moins d'avoir été embauché dans une émission de télé-réalité pour gravir l'Everest et en redescendre dans la semaine ... lol

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  2. Bonjour,
    j'ai mon devoir du Cnam à faire + mon Bulats à préparer pour vendredi prochain + mon CV à refaire en trois langues.
    Pourtant, c'est trop tentant de suivre le fil!
    Je suis allée sur mon vieil ordi pour retrouver un mail envoyé à une relation anglaise ayant fait un burn-out il y a quelques années. Il était à l'époque chargé du recrutement à l'international des cadres sup + ingénieurs + futurs directeurs de filiales d'une multinationale.
    Je lui ai envoyé ces infos; lui, qui est matheux avant tout, aurait évité son problème de santé, qui sait?
    Exemple:
    CAPITAL ONE USA
    1994 CREATION
    1999 11 000 Employees
    June 1999 19,2 millions clients
    Global results 17,4 milliards de dollars

    Exemple cité dans le livre de Stanley Brown, 'CRM custom relationship management', éd Française 2006, p73. Dernier chap. de Partie I "CRM et personnalisation de masse, exemple de Capital One".

    Strategy : master data base all over the enterprise infrastructure joined to a R&D departement for tests.
    Tests have shown that it's impossible to say in advance the future performance of a candidate.
    The society has created 10 tests before hiring.

    Source: Stanley Brown / PricewaterhouseCoopers, Customer Relationship Management , 2000, John Wiley&Sons Canada, Ltd.

    Le premier entretien avec la nouvelle recrue à lieu après l'embauche!

    Vu sa croissance et sa position leader, cette entreprise est tout aussi originale que le recruteur de Microsoft.

    Bonne journée à tous,
    Annemarie

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  3. Bonjour et merci pour ces commentaires , je comprends les interrogations posées, néanmoins, j'imagine qu'il est préférable de montrer l'ensemble de ses compétences (y compris créativité ou imagination) en relevant le défi plutôt qu'en rechignant et en criant au loup dès que l'on s'écarte d'un schéma traditionnel.
    Mon billet qui se veut concentré autour d'une idée, ne révèle pas la globalité de la démarche de ce manager, qui, je vous rassure, comporte beaucoup d'éléments pratiques et plus "habituels".

    Nous sommes d'accord sur le fond, pourtant, de façon très objective, travaillant chaque jour à solutionner l'inconnu, contourner les difficultés et obstacles, ce type de question ne me paraît pas incongru, pas forcément pour tous les postes mais pourquoi pas pour les cadres ou managers.

    Enfin, l'idée de sélectionner des candidats qui refusent une situation de blocage par fatalisme me séduit assez, donnant ainsi une dimension différente aux parcours chaotiques, ne rentrant pas dans un cadre défini.

    Une dernière remarque, se dépasser ne signifie pas - dans mon esprit - d'aller au burn-out,ni de se sacrifier, ni même de brûler la chandelle par les deux bouts. Se dépasser signifie d'après moi de ne pas rester immobile dans une situation de blocage, et donc d'avancer, de progresser et oui, aussi, de faire progresser l'entreprise qui nous a recruté.
    Merci vraiment pour ces échanges, n'hésitez pas à laisser vos commentaires
    Pierre

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  4. Luc Vadreck13:25

    Pour l'avoir vécue et appliquée, cette méthode n'existe pas pour déstabiliser mais pour recruter et différencier. ne pas partir en entretien en se disant quel piège va me poser l'entreprise car ce serait l'échec absolu !

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  5. Anonyme17:26

    absurde ou pas, si elle est posé cette question autant savoir quoi repondre et si preparer plutot que de paniquer
    merci pierre

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  6. Anonyme03:29

    Je rêve d'entretiens où, une fois déroulée la suite nécessaire des questions investigatrices, un recruteur s'amuserait à creuser plus profond d'une telle manière.

    Parmi les "pièges" classiques d'un entretien il y a la fameuse question traitant de nos hobbies... Certes il arrive parfois que le recruteur s'intéresse réellement, mais le plus souvent il ne s'agit là que de voir à quel point le candidat va se perdre dans sa passion (et y entrainer le recruteur) au prétexte qu'il se retrouve enfin sur un terrain familier.

    Une question telle celle proposée en en-tpete de ce thread est elle beaucoup plus intéressante... En fait, rien qu'à la lire je souris déjà à la réponse que je ferais au demandeur. Je me vois déjà calculant le volume de la Tour, le rapportant à une densité de métal par mètre cube de structure, rapportant cela à la densité de l'acier et enfin, just epour le fun, rajoutant les 200 tonnes de peintures utilisées pour protéger tout ça.
    Et si le recruteur est un adorateur de six sigma, je peux même lui rajouter la masse des nids de pigeon, mais là il faudra qu'il me dise quelle saison il veut que je considère :)

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  7. Aude Lévêque12:14

    je ne comprends pas pourquoi l'APEC ne vous propose pas de prendre en charge l'animation de leurs consultants. Merci du fond du coeur pour ceux que vous aidez. Aude Lévêque - conseillère emploi.

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  8. Anonyme11:12

    A mon sens, savoir dire "je ne sais pas mais je vous trouve la réponse dans les 5 minutes" peut aussi être très pertinent et apprécié d'un recruteur.
    Demander ensuite un accès à Internet et trouver la réponse.
    ;-))

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  9. Et si on sort son smartphone pour rechercher la réponse sur Google? Comment cela va t être interprété? :-D

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  10. Anonyme18:14

    Pour être en train de passer de nombreux entretiens, je vous cite les questions que j'ai pu entendre et qui sortent du cadre "pourquoi vous et pas un autre?; quelle est l'expérience pro dont vous êtes le plus fier?;etc.":

    - Pourquoi les plaques d'égout sont elles rondes et quels avantages cela représente t-il pour l'entreprise qui les fabrique et qui les vend?

    - Vous venez de braquer une banque avec un complice et vous vous êtes fait chopper par la suite par la police. Menotté dans une salle d’interrogatoire, l'inspecteur vous dit: Si tu dénonces ton complice tu es libre. Que faites vous? (votre complice se trouve face au mm dilemme dans une salle à coté)

    -Vous êtes le capitaine Jack Sparrow et venez de dérober un butin de cent pièces d'or avec vos 4 moussaillons. Vous devez répartir ce butin de manière la plus équitable possible mais en vous en mettant le plus dans les poches aussi. Une possibilité de mutinerie est envisageable à la majorité relative et peut donc envoyer un ou plusieurs pirates sur la planche. Comment faites vous?

    Voilà à quoi ressemble les entretiens de cadres aujourd'hui, entre pirate, braqueur et égoutier!

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  11. les enarques sont fan de ce type de question et je ne crois pas me trompé en disant que Chevenement avait eu une répose somptueuse une question non moins tarabiscotée je vous livre le dialogue en espérant le rapporter assez fidèlement :
    "Quelle est la profondeur du Danube à Budapest?"
    réponse du Che
    "Sous quel pont ? "
    Bon moi j'avoue une fois sur deux c'est dans l'escalier après avoir quitté l'entretien que j'arrive à avoir ce type de réflexion , mais bon a force de s'entrainer on arrive à ne plus se faire coincer , n'hésitez donc pas à refaire le match avec vos "réflexions dans l'escalier" ;)

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  12. Enrico Fermi débutait ses cours de physique en université en demandant aux étudiants d'évaluer le nombre d'accordeurs de piano à New York ...

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