Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


La disponibilité en entreprise : attention danger !

La disponibilité en entreprise


- Dans mon job, je cherche à être disponible, réactif, proactif même... on peut compter sur moi en toutes circonstances...
- Waouh ! Cool... Et à part ça, tu te sens comment ? 
- Pfff, j'ai du mal à me motiver, mon travail n'a aucun sens, je cours partout, tout le temps, je suis débordé et paradoxalement, je ne me suis jamais autant ennuyé...

Evidemment, ce dialogue est fictif, jamais vous ne rencontrerez quelqu'un d'aussi fiable et engagé annonçant à demi mot qu'il s'ennuie fermement dans son poste... N'est-ce pas ? Du reste, je vous invite à travailler vos qualités si vous ne l'avez pas encore fait.

le danger du désengagement de soi et du surengagement en entreprise
... "en plus de sa compétence, il sera avenant et disponible..." (vu sur http://cadres.apec.fr/)


Le danger de l'engagement, du surengagement

Pourtant, vous le savez sans doute, cette personne existe, peut-être s'agit-il de vous ! En tout cas, une chose est sûre, si je m'amuse à filtrer les annonces emploi au tamis de mots clés comme "disponible, grande disponibilité, réactif(ve), proactif(ve), engagement"... alors la probabilité qu'une telle personne surgisse dans le monde du travail devient gigantesque. CQFD.

"Je salue ta disponibilité..." dirait un manager à son collaborateur, notamment lors du fameux entretien d'évaluation.
Super compliment me direz-vous ! À y regarder de plus près, j'y vois là au contraire le signe flagrant d'une déchéance absolue, inévitable, si l'on ne stoppe pas immédiatement la "disponibilite aïgue" à laquelle est confrontée notre société. 

Disponibilité, du latin disponibilis (jusque là, ça va) signifie "dont on peut disposer". 

Je suis disponible = je suis une personne dont on peut disposer.

Personnellement, cette idée ne m'enchante guère, "on peut disposer de moi", si et seulement si je le décide, selon les circonstances et les situations qui me conviennent et respectent la personne que je suis.

Tu peux disposer de moi

La disponibilité évoquée ici, quelle est-elle ? Celle de réagir immédiatement à une demande formulée dans l'instant, que dis-je dans l'instant du caprice, celle de limiter son action à moyen terme, son engagement pour ne se consacrer qu'à l'actualité, qu'à l'instantanéité ?
La disponibilité reviendrait-elle alors à se transformer en une sorte de "BFM TV" humaine, au sein même de son bureau ? Que reste t'il de tout cela à l'heure même ou beaucoup d'actifs cherchent à trouver un sens à leur métier. Difficile de trouver un sens à ce que l'on ne termine jamais vraiment ! Non ?

Ce que je constate, en rencontrant de nombreux professionnels, ou candidats lors d'un recrutement,  c'est qu'ils sont tous extraordinairement disponibles à leur vie professionnelle (réponses immédiates aux e-mails, réponses à toute heure aux appels téléphoniques, présence aux réunions tardives pour ne pas empêcher le service de fonctionner, journées à rallonge, agenda ultra rempli...) et en même temps, c'est qu'ils n'ont jamais le temps de se poser pour réfléchir au sens qu'il veulent DONNER (et non pas trouver) à leur carrière (et encore, je n'évoque pas le mot vie...), au risque de sombrer dans un burnout pas piqué des hannetons. 

Ces personnes sont, au fond, tout sauf disponibles... Disponibles à elles-mêmes
Dramatique non ?

Les entreprises recherchent - au fond - des salariés indisponibles à eux-mêmes

Nos employeurs potentiels (voir les annonces sur jobboards spécialisés ou non, selon les mots clés évoqués plus haut) recherchent en fait et malgré les mots choisis, d'excellents professionnels totalement indisponibles à l'essentiel, à eux-même, pour consacrer le temps et l'énergie aux projets stimulants, d'où le risque grandissant de faire du vent
Qu'est-ce que j'entends par projet stimulant ? Ce fameux projet que l'on prend en charge de A à Z (allez, je suis près à parier que c'est exactement ce type de projet qui, vous aussi, vous motive), sans risquer de se voir interrompre à tout moment pour répondre aux sollicitations et passer à l'urgence suivante.

Comment cultiver votre disponibilité à vous-même et à ce que vous réalisez ? En vous organisant, vraiment, avec sens ! Vous le savez pertinnement....

  • En refusant de répondre au téléphone quatre heures par jour, 
  • en consultant votre messagerie une à deux fois (grand maximum) par jour, 
  • en terminant une tâche avent d'en commencer une autre, 
  • en stoppant totalement votre activité et vos échanges sur les réseaux sociaux (au moins le temps d'un travail concentré et non séquentiel), 
  • en fuyant les réunions... 
C'est vrai que vous le savez... mais vous ne le faites toujours pas... 
(bon ok, je prône la déconnection digitale à hauteur des 2/3 d'une journée de travail (Quoi !!! Mais c'est pas possible ! Il est dingue ce mec !)... Histoire de changer les règles, de bosser vraiment, et un peu plus (si, si...) et de rentrer le soir, satisfait d'avoir contribué, de s'être rendu utile, d'avoir produit, concrétisé, etc...)

Dans les années 80/90, les entreprises américaines ont développé le management de la "porte ouverte", je note que trente ans plus tard, elles prônent la méditation, la conscience, la présence à ce que l'on est, dans l'instant où l'on agit, la création d'une bulle pour soi... Sans doute faut-il y voir la réponse aux excès de l'hyper disponibilité. 

Lire aussi :

Mire TV à télécharger ici : http://www.veilleurs.info/archives/1824

L'hirondelle qui murmurait à l'oreille des hommes

L'hirondelle qui murmurait à l'oreille des hommes

J'ai vu ce matin ma première hirondelle de l'année ! Chouette, non ? Heureux, je l'ai observée longuement, posée sur un fil de téléphone tendu mollement au dessus de mon jardin, je me suis rapproché doucement et voici ce qu'elle m'a dit :

"Salam ! Comment vas-tu ? Tu es mon premier humain de ce printemps ! Je suis ravie ! Tu vas me porter chance j'en suis sûre ! Chez nous, les hirondelles, nous avons un dicton : "Homme qui prend le temps de lever la tête, pour le meilleur nous fête..."et j'ai bien vu en toi le plaisir sur ton sourire, la photo que tu as essayé de prendre pour l'envoyer à ta famille. 

Observer la nature et tirer des leçons de développement personnel
Rencontre inspirante avec une hirondelle

Partout où je passe, je déclenche la sympathie, surtout en ce moment... Pourtant, personne ne sait que mon parcours pour venir jusqu'ici a été long ! Tout le monde imagine que je viens de nulle part alors qu'il y a 10 jours, je traversais le désert, à deux becs d'y rester, j'y ai laissé quelques plumes, crois moi ! 

La traversée du désert

Un vrai parcours du combattant, pas linéaire pour deux ronds, surtout pour moi qui suis si légère et fragile.. Tu savais que je ne pèse que 20 grammes ? Non, hein, tu me crois forte, tu penses que je vaux les 200 points du mille bornes, que je traverse le mur du son, en sifflotant ! 

Non, tu ne sais rien de ma vérité... C'est vrai que je suis rapide, mais seulement avec le vent dans le dos, je suis tellement légère qu'une rafale de vent chaud me soulève si haut que je ne peux plus redescendre pour me nourrir, que je ne peux traverser les zones de fortes dépressions qu'en les contournant, méthodiquement. 

Faire de ses faiblesses un atout

Je n'ai pas l'air comme cela, mais je suis la spécialiste du contournement d'obstacle, je ne résiste pas à la résistance. De ma faiblesse, j'en fais un atout. Certes, ma légèreté m'empêche d'affronter les épreuves que la Nature m'envoie régulièrement, mais elle me permet également de me laisser porter par les vents dominants, préservant mes forces, économisant mon énergie... 
Mon talent est de me placer là où je suis la mieux portée... dans la direction qui me va... 
J'ai traversé toute la moitié de l'Afrique, appelée par une envie - qui remonte à fort longtemps - de goûter les moucherons européens qui pullulent dans les marais et dans vos champs.. Miamm, miamm ! 

Je n'ai besoin de rien

Et quand j'aurai repris des forces - il me manque encore 2 ou 3 grammes- eh bien, j'ai l'intention de trouver un compagnon et de m'installer tout l'été avec lui ! J'ai repéré une grange où il ferait bon vivre ! Tu sais ce qui me fait plaisir ? Vous frôler, vous les humains, en volant en rase-motte, vous observer vous enfermer dans vos voitures, ou dans de grandes boîtes sur rail qui vous emmènent là où je ne pourrai jamais vous suivre.. C'est votre choix !
Le mien étant de me dire, le plus souvent possible : "je n'ai besoin de rien".. Si tu veux bien, je vais te laisser car j'ai repéré un nuage de moucherons que je ne veux pas manquer ! Bon vent !"

Ahurissant, non ? Je n'en croyais pas mes oreilles ! L'hirondelle qui murmure à l'oreille de l'homme... Que m'a t'elle dit au fond ? Elle m'a rappelé plusieurs choses que je souhaite partager avec vous :


  1. Sa réalité n'est pas la mienne, tout ce que je peux imaginer sur sa vie n'est que suppositions, projections.. fantasmes. La carte n'est pas le territoire et non, l'autre ne pense pas comme moi.
  2. L'hirondelle fait du bien... je suis heureux en l'observant. Cependant, il m'arrive d'oublier d'observer tout ce qui existe autour de moi, quand l'hirondelle n'est plus là. C'est parce que je prends le temps d'observer que je me procure du bien-être et non pas parce que j'observe ce charmant oiseau.
  3. L'hirondelle est légère et vulnérable. De ses faiblesses elle en a fait des atouts extraordinaires en maîtrisant parfaitement sa technique, son art de voler... Une présupposée "faiblesse" est toujours relative et constitue systématiquement une force pour qui veut bien s'en servir. Et moi, quelle est la technique artistique, professionnelle, personnelle ou autre que je maîtrise le mieux ? Quels sont mes talents ? Qu'ai-je appris ? Comment pourrais-je les développer, continuellement et les appliquer au service de mes résolutions ?
  4. J'aime ce qui procure du plaisir comme d'apercevoir les grues au printemps, la tour Eiffel dans le métro depuis la station Bir Hakeim, entendre le fou rire d'un enfant,  tout ce qui me donne le sourire... Alors je décide de le rechercher en observant tout autour de moi, en toutes circonstances, à tout moment.
  5. Traverser le Sahara quand on pèse 20 grammes me semble incroyable... Je pèse quelques grammes de plus, quel pourrait être mon Sahara, qu'est-ce qui me donnerait suffisamment de détermination pour contourner chaque obstacle que pourraient présenter mes objectifs ?
  6. Je croyais que c'était simple d'être une hirondelle, qu'elle a juste de la chance d'apparaître comme cela au mois d'avril.. ET dans mon entourage, y a t'il des gens que j'estime chanceux et dont, au fond, je ne connais rien ? Et si j'apprenais à les connaître ? A entrer en relation avec eux ? 

Vivement que je rencontre une mouche... Peut-être me racontera t'elle d'autres histoires d'hirondelles !

Lire aussi :
- Collectionner les vents


Des chimères appelées "objectifs"

Ambition et objectifs


"Bien sûr que j'ai des plans dans ma vie professionnelle : mon objectif est de devenir le meilleur manager de mon entreprise, de monter rapidement les échelons et de recevoir un revenu fantastique, marquant la reconnaissance de mes supérieurs !"


Cool... c'est chouette des objectifs ambitieux, "on" veut des compétiteurs dans nos entreprises ! C'est tellement chouette que cela ne sert à rien quand l'essentiel n'est pas fondé... et beaucoup de nos managers l'oublient. 
Vous connaissez tous des personnes dans votre entourage, vous-même peut-être, qui affichent publiquement - ou dans la plus stricte intimité de leur cerveau -, ce genre d'ambition, ou au moins l'un de ces thèmes  : devenir le meilleur, grimper dans l'échelle de la hiérarchie, avoir des responsabilités ou être mieux payé... 

La manifestation de l'univers

C'est vrai qu'à lire certaines revues de coaching, il suffit de fermer les yeux, d'attendre que l'Univers se manifeste et toc (plouf plutôt), c'est bon, ça arrive... Voilàààààà  ! 
Quoi, vous avez essayé et ça n'a pas fonctionné ? Sans doute ne voulez-vous pas, suffisamment fort ,réussir (c'est de l'ironie, hein !) !
Il existe une manière autrement plus "terrienne" de modifier son avenir : Ne pas/plus attendre. C'est bête et pourtant très efficace ! Ne pas attendre, signifie agir massivement dans votre domaine de prédilection, sans vous soumettre à l'influence de quiconque, c'est-à-dire, distinguer votre ambition de vos objectifs et sous-objectifs... 

Vous travaillez dans une entreprise dont l'objectif commercial est de dépasser les 30 millions de chiffre d'affaires ? Super. Mais ce n'est pas un objectif, c'est l'ambition de l'entreprise... Cette ambition ne dépend pas à 100% de l'entreprise, mais dépend en grande partie de la façon dont la clientèle réagira, dont le marché économique sera favorable ou plus délicat, des parités, des cours des matières premières : d'une multitude d'éléments sur lesquels l'entreprise et encore moins ses salariés ne peuvent agir...

Les objectifs individuels

Pourquoi est-ce que j'insiste sur ce point ? Parce qu'il est fréquent de nous rendre malades, insomniaques, malheureux, "burnoutés" lorsque nous n'atteignons pas des "objectifs" qui ne dépendent pas complètement de nous (parole d'ex directeur des ventes !). 
Du coup, l'erreur la plus courante est d'imposer et de découper l'ambition d'une entreprise en petites parts appelées objectifs individuels... avec les résultats que l'on connaît : les jérémiades de fin d'année de managers pleurant sur les objectifs (comme toutes les années précédentes) non atteints, mécontents de leurs équipes, les menaçant d'un licenciement économique "qui nous pend au bout du nez".  

Pour reprendre le thème de l'entreprise, nous construisons - malheureusement - l'ensemble de nos activités sur des objectifs financiers et chiffrés, objectifs, nous l'avons vu plus haut, qui dépendent d'une multitude de facteurs extérieurs, aléatoires, imprévisibles, etc... 
C'est un pari très osé que je qualifie de grostesque et d'anxiogène (source d'une multitude de désespoirs... sans doute connaissez-vous les injonctions paradoxales) lorsque l'on passe son temps à mesurer l'atteinte d'une ambition sans avoir la moindre idée formalisée des RÉELS objectifs de l'entreprise, ceux qui dépendent à 100% d'elle-même... Confondant résultat et méthode. 

Savoir se concentrer sur le chemin plutôt que sur le résultat
Ambitions versus Objectifs

Mon ambition est d'atteindre un chiffre d'affaires de 30 millions d'euros, et pour cela, je vais réaliser un grand nombre d'actions, qui ne dépendent que de moi et qui, je l'espère ( parce que - au fond,  je n'en sais rien), me permettront d'augmenter mes chances atteindre ce que je désire. Mes objectifs deviennent alors mes actions, et non plus leur résultat. 

Qu'est-ce que cela change ? TOUT ! En étant responsable de MES actions planifiées, j'atteins tous les objectifs que je me fixe et ces derniers me permettront, peut-être, de réaliser mon ambition. De cette façon, je me libère de toute pression extérieure, je refuse d'être infantilisé par un supérieur hiérarchique et me responsabilise autour de mes seuls actes
Alors forcément, dans la même idée,

en tant que manager, je libère mes collaborateurs de toute ambition appelée "objectifs" sur lesquels les facteurs extérieurs ont une influence majeure

et nous travaillons alors ensemble au déploiement d'objectifs concrets, totalement ancrés sur l'action et non plus sur le résultat. En cas de difficulté, je soutiens en proposant de nouvelles solutions (formations par exemple) et surtout,  je supporte dans l'action.

Revenons un instant sur notre ami tout là-haut. Pensez-vous que son ambition de devenir le meilleur manager de son entreprise ne dépende que de lui ? Et si les autres étaient aussi de formidables collègues (ah oui, mince...) ? Et s'il se rendait malade à courir après un objectif tellement dépendant des autres ? Du contexte ? 
Dans ce cas là, je recommanderais chaleureusement à cette personne d'arrêter de crier à l'injustice, à l'absence de reconnaissance dans cette "boîte de m..." (cela vous dit quelque chose ?)  et de déployer massivement les actions, qui ne dépendent que d'elle, des actions qui, peut-être, lui permettront d'améliorer son savoir-être, son savoir-faire, ses compétences, ses aptitudes, son efficacité... de PROGRESSER, en un mot
Rien de sorcier, je vous rassure, mais ses objectifs pourraient être de :

  • s'inscrire à une formation, 
  • lire des manuels professionnels, 
  • questionner des personnes ressources, 
  • apprendre des techniques d'organisation,
  • revoir son organisation,
  • changer un détail, une méthode,
  • etc... 


ils ne dépendent, vous en conviendrez que de la personne en question et de sa détermination. Tous les soirs, plutôt que de s'enfermer  dans une rage folle, elle pourrait au contraire se réjouir d'avoir atteint ses objectifs, ceux qui étaient planifiés, organisés et qui dépendait à 100% d'elle... et mon petit doigt me dit qu'elle augmente ainsi considérablement ses chances d'atteindre un jour son ambition. Que vous dit le vôtre... de petit doigt ?

Se concentrer sur le chemin plutôt que sur le résultat

Managers, salariés, entreprises, nous avons très souvent le même défaut, nous nous concentrons sur le résultat et ne savons pas libérer l'action, l'audace. L'enjeu de nos ambitions, aussi important soit-il, gomme par lui-même notre capacité à agir par nous-même, en simplicité pour enfin, retrouver le plaisir de se lever chaque matin et d'atteindre tous nos objectifs.

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