Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


La beauté des différences

Eloge de la différence 

Entre nous, pensez-vous réellement que le picolo et la contrebasse puissent un jour s'entendre... Des sons différents, un usage différent, une fonction différente... Rien à voir, ils sont radicalement opposés, ne jouent pas la même partition et leurs sonorités ne s'accordent pas... un peu comme des tonalités de couleurs peu assorties. 
L'orchestre pourtant, regorge de dissonances, d'instruments spécifiques, de gestes particuliers, de postures, de personnalités diverses, entre le premier violon et le joueur de triangle, lui aussi soliste d'une certaine façon. Ce "tout", n'est qu'oppositions et désaccords, association improbable d'univers et de tempéraments, de styles, de tessitures, de partitions... Bref, rien à voir les uns avec les autres.

Valoriser et favoriser l'expression de nos personnalités plutôt que de les étouffer
L'orchestre est une grande entreprise

La diversité en entreprise

Imaginez un instant que le chef d'orchestre décide de "gommer" les différences, de les étouffer pour créer une unité, éviter les ruptures... Ne serait-ce pas une idée bouleversant notre rapport à la musique? Générant une bouillie insipide, sans grand relief, sans ambition, sans contraste ni étonnement et ravissement de nos oreilles ? A vouloir uniformiser les instruments dans leur pratique, il est probable que le rendu musical soit aussi ennuyeux qu'une litanie plaintive et répétitive.

Uniformiser les personnalités, gommer leur particularité, c'est pourtant ce qui se passe dans de nombreuses entreprises où l'on créé des pratiques communes, par exemple sous l'angle de procédures, ou bien en recrutant des profils répondant à des critères de valeurs partagées, d'expériences clonées, de capacités à se fondre dans un modèle collectif plutôt que d'exprimer sa propre voix, son unicité. 


Travailler ensemble 

Travailler ensemble, c'est l'art d'associer toutes nos différences et d'en créer une texture riche, une aventure contrastée où chacun s'exprime pour ce qu'il est. J'ajouterais que travailler ensemble, c'est enrichir, favoriser l'expression des dissonances. Entre nous, est-ce là le principe de fonctionnement de votre entreprise ? Ne favorise t'elle pas au contraire l'adhésion à des méthodes communes en nous demandant de nous conformer au fameux référentiel des procédures ? Ne nous demande t'elle pas d'effacer certaines de nos particularités en obéissant sans réserve ? En nous encourager à "aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte" (dixit mon ex-employeur pourtant dirigeant  applaudi d'une "entreprise libérée") en cas de désaccord ? 

Je suis d'avis que le manager n'a pas pour première fonction d'harmoniser les musiciens qui composent son orchestre en gommant ou retirant ce qui en fait toute la saveur, mais davantage de favoriser l'expression de dissonances, de personnalités, selon des règles de fonctionnement totalement différentes les unes des autres et avec une seule particularité : respecter le rythme général, être dans le bon tempo et suivre l'objectif commun.
Je crois à l'entreprise qui encourage l'expression individuelle, qui favorise le développement des spécificités, des personnalités de chacun, davantage qu'à celles qui demandent une uniformisation des comportements, modes de pensées, valeurs - malheureusement si courantes à en lire les annonces emploi. C'est la différence et exprimée de chacun qui crée la beauté d'un concerto... En aucun cas leur obéissance aveugle à un fonctionnement stéréotypé, cloné, et affadi ou bien encore à une imitation de son voisin. 

Allons plus loin encore, nous-même sommes un orchestre composé de différents musiciens, des fonctionnements différents, des paradoxes, des émotions contradictoires, des maturités alternées ou parallèles - après tout :
je suis capable d'être un gamin mais également de me sentir aussi vieux que toute l'humanité, d'avoir tous les âges de la terre

Je suis tout ça

"Je suis tout ça" comme dirait Xavier dans l'Auberge Espagnole... Oui, je suis tout ça, et c'est justement la somme de toutes ces contradictions, l'acceptation, l'amour de soi et l'envie d'écouter chaque partie de moi-même qui me rend unique, comme l'entreprise à laquelle je participe ou comme cet orchestre qui m'emplit de sensations... 

Et savez-vous ce qui me fait vibrer, ce qui me donne le sentiment d'être en harmonie ? C'est lorsque j'observe les 1001 trésors chez chacun d'entre nous, chez vous, chez mes proches... et que j'ai le sentiment formidable que ces trésors sont uniquement là pour honorer la vie qui est en nous. Haut Les Coeurs !

Lire aussi :
- Sur Petite Classique : "Ça se bouscule dans l'hémicycle"
- Je ne crois pas aux tests de personnalité
- Itay Talgam sur TedX : diriger comme un grand chef d'orchestre



Collectionner les vents

Collectionner les vents


Savez-vous ce que je collectionne depuis tout petit...? Les vents. Oui, je suis un collectionneur de vents et j'en ai fait mon métier... J'en entends certains rire sous cape et pourtant, aussi loin que je me souvienne, les vents, quels qu'ils soient m'ont toujours fascinés.

une activité que je vous encourage à développer
Collectionner les vents

N'avez-vous jamais ressenti la présence tangible de cet invisible souffle sur votre visage ? Etonnant comme ce qui ne se voit pas, ce qui ne se sent pas produit un effet palpable, concret sur tout ce qu'il touche.
L'invisible est bien plus fort que ce qu'il laisse supposer
Le vent est varié, forcément unique. Il existe par la différence, le contraste, l'écart entre deux mondes, deux températures généralement. Il existe par une mécanique implacable, rigoureuse, une perte d'équilibre qui le met en mouvement, une forme de rupture. J'aime cette image, c'est l'équilibre vacillant qui créé le mouvement nommé "vent".

Aventure personnelle 

Les vents sont uniques par leur intensité, du souffle murmuré à la bise léchée en passant par la puissance de la tempête. Selon son humeur, ses capacités, il varie, se transformant en douceur rafraichissante ou bien en furie que rien n'arrêtera. Nous le nommons de façon poétique, imagée, légendaire, du Diablo californien à l'Harmattan sec africain, des noms qui font voyager... et le voyage, quel qu'il soit, est toujours l'aventure personnelle.

Le vent est porteur d'aventures, de mouvements.. c'est en cela qu'il mérite d'être collectionné. 

Bien entendu, par collection, n'imaginez que je le bloque dans un bocal, non, il mourrait aussitôt... Quoique, j'ai écrit sur ce thème une nouvelle courte : "le gardien" chez Short édition. Non, ici, l'idée de la collection, c'est de le reconnaître, de sentir en lui toutes les nuances dont il est chargé, son histoire, son intensité, sa destination...
Aussi impétueux que changeant, rien ne peut apprivoiser le vent, sauf un courant d'air disparaissant au claquement d'une porte. Ne vous êtes-vous jamais posé la question de savoir quel était le parcours suivi par ce vent en provenance de la mer, cet air rempli des embruns qu'il a collecté au fur et à mesure de son périple ?
Qu'a rencontré ce vent glacial balayant les rues de New-York en plein hiver, cet autre souffle chaud venant du Sahara et transportant avec lui des tonnes de sable rouge ?
Ne vous demandez-vous pas quels paysages il a caressé de sa transparence, quels pollens a-t'il emporté avec lui...?

Le vent existe parce qu'il me touche, parce qu'il n'est que mouvement et ce contact me livre la richesse de son chemin, de son expérience.

Que faire du vent ?

Que peut-on faire de ce vent collectionné... Tout d'abord, s'en nourrir, ouvrir la bouche et goûter ses épices, ses pollens transportés, ces âmes véhiculées. Se nourrir de son expérience et la laisser nous envahir. Le vent est chargé de tout ce qu'il a touché et j'aime imaginer qu'il emporte aussi une partie de moi vers d'autres cieux, vers d'autres collectionneurs, vers d'autres horizons.

Au fond, qu'emporte-t'il de nous, quel pollen invisible transporte t'il sur des distances improbables ?
Qu'aimeriez-vous qu'il retienne de votre personne pour le partager partout où il volera...? 
Peut-on imaginer que ce qu'il retient de nous et délivre sur son périple puisse aussi germer quelque part, un souffle d'âme qui se répand par le mouvement du vent...

Fort heureusement pour le collectionneur, le vent s'observe de différentes façons, sous différents angles : 

  • Le plus évident mais pas toujours le plus simple, c'est de lui faire face, debout, courageusement, en observant objectivement tout ce qu'il contient, tout ce qu'il procure... Peut-être sera t'il dur de rester droit mais à tout moment, un répit est possible.
  • Le plus souple consiste à se plier sous le vent et l'observer par derrière, le regarder partir, longuement pour un jour, peut-être lui faire face et le voir arriver.
  • Enfin, la troisième méthode, celle que je préconise, celle du collectionneur averti, c'est d'utiliser ce vent comme d'un moteur pour se mettre à son tour en mouvement, à l'image d'une voile s'emplissant d'un souffle salvateur. Un vent que l'on peut observer depuis son mouvement est toujours plus serein, c'est alors qu'il livre toutes ses légendes personnelles...

Vous l'avez compris, les collectionneurs, c'est nous tous. Le vent, c'est le mouvement, notre propre  mise en mouvement, le passage d'un avant à un après, la richesse d'un contraste, d'une décision. Je vous souhaite que le vent vous porte là où vous pourrez vous délecter de ses richesses. Haut Les Coeurs !

Lire aussi :
- L'hirondelle qui murmurait à l'oreille des hommes

Méditation de plage... ou d'ailleurs

Apprendre à méditer

Ça y est, j'y suis.... je ferme les yeux et m'allonge sur ma serviette de plage...

méditer en toutes circonstances, simplement
Méditation de plage

Ecouter ses ressentis

Ce que je ressens.... Ma tête, d'abord, ou plus exactement l'arrière de ma tête, posé sur un petit coussin moelleux, mes cheveux bougent au gré de la bise estivale. Je sens, sous mon dos à plat, le tissu durci par l'eau salée, rapidement séchée au soleil.
Plus bas, au creux des reins, deux galets bossellent ma couche, des galets ronds qui ne me gênent pas. Je les sens, c'est tout, comme deux petits pois qui me permettent de situer mon corps sur cette immense plage. De chaque côté de mon corps, mes mains plongent dans le sable que je fais couler entre mes doigts, doucement... comme un sablier qui décompte le temps.
Je pourrais presque compter tous les grains que je libère. Mes doigts ne s'enfoncent pas profondément et restent en surface, baignés de sable chaud...

Mes mollets, eux, sont posés sur le sable et s'enfoncent dans une petite cavité tiède. Le bas de mes jambes créé une passerelle, sous laquelle s'engouffre le vent timide, jusque mes talons solidement ancrés et posés sur la surface chaude de la plage.
Je sens le vent tiède caresser mon corps, portant de temps en temps quelques grains de sable perdus, venant picorer délicatement un autre genre de grain, celui de ma peau... 
Mon corps se laisse aller, je lâche prise...

Sous mes paupières fermées, je perçois la lumière du soleil, rose, avec de petits filaments qui bougent au gré des battements de mon coeur. De temps, en temps, la couleur change, s'obscurcit selon le passage d'un oiseau, peut-être d'un ballon ou d'un promeneur intrusif... 

Ecouter son corps

La chaleur du soleil est différente selon les parties de mon corps, qu'elles soient à l'ombre ou non. Je sens mon front dorer tandis que mon ventre est chauffé sur sa partie gauche, et rafraichi par le vent sur la droite.
Ma plante des pieds chauffe délicieusement pendant que mes coudes plongent dans la fraicheur du sable mouillé, plus loin, sous la surface. Quand le vent cesse, je profite de ressentir chaque partie de mon corps exposée au soleil, toutes en même temps.

Savoir écouter

Je l'entends ce vent, il siffle dans mes oreilles selon son intensité et porte à moi les sons de la mer, ce mouvement continu de vaguelettes s'offrant mollement au sable de la plage.. Un son rythmé, saccadé, parfois interrompu par une vague plus puissante dont l'écume résonne longuement sur les quelques pierres mouillées et immédiatement séchées.
Les galets s'entrechoquent mollement, créant une sonorité vibrante, profonde, grave, tandis que les cailloux moins volumineux roulent sur le sable, offrant à mes oreilles leur frottement doux sur la matière.
De cette berceuse rythmique s'échappent des cris, des cris d'enfants, au loin, qui jouent, courant à toute vitesse dans l'eau dans des éclats de rire et des splash sonores.. J'entends les parasols fragiles qui caquettent au gré du vent alors que mon voisin tape frénétiquement du plat de son petit râteau édenté sur le fond d'un sceau en plastique fané pour, je l'imagine, faire sortir un pâté de sable chancelant...

Sentir et goûter

Cela sent l'iode, le sel chauffé sur une plage de galets et de sable, une odeur acre et fraiche, épicée et molle. Tout cela à la fois. Les galets autour de moi ont une odeur de chaud, de pierre chauffée continuellement par un soleil maritime. Parfois, c'est l'odeur du sable mouillé qui vient jusqu'à moi, un sable dur, frais, lavé de son indolence par une eau vive, chargée de sels. Plus rarement, je perçois l'odeur d'une crème solaire vanillée ou plus exotique, aussi volatile qu'étrange dans cet univers marin.

Sur mes lèvres, je sens le goût acidulé de mon dernier bain de mer, mes lèvres ont un goût de sable chaud, de sel, de soleil. J'ai l'impression que le vent a aussi un goût, celui d'un long voyage à travers la planète, emportant avec lui tout ce qu'il a approché, et me l'offrant sans réserve. J'aime le goût du vent, il est toujours différent et chargé de ses propres rencontres, forcément uniques.

Qu'est-ce que je fais ?


Ce que je fais... Je me détends, je me repose, je m'abandonne à la contemplation d'un moment riche en sensations. Je me découvre, là, posé sur ma serviette, je découvre mes trésors de perception, mes antennes, mes radars. Une véritable écoute, je me fais homme de perception, totalement disponible à moi-même, à l'extérieur. Je m'observe, de l'intérieur, sans jugement et me laisse libre de ressentir, sans aucun filtre, sans aucune croyance particulière. Je recharge mes batteries personnelles, puisant dans le soleil toute la chaleur qu'il m'offre, je le remercie au passage, la gratitude m'envahit, celle d'être ici et maintenant, capable d'apprécier cet instant magique. Je développe ma sensibilité, ma sensorialité, je déglutis et me régale... 


Qu'est-ce que je pense ?

Ce que je pense... Je pense que je suis heureux de me poser, enfin, que je n'ai pas envie de surveiller mes enfants, ni de lire, ni de dormir.. Je pense à tout, à rien, Je pense que je pense.
La plupart du temps, je pense que je n'ai aucune envie, ni de besoin à satisfaire, je suis là, sans la moindre pensée particulière. De temps en temps, je pense au mot "merci", au mot "souffler" aussi... Je n'ai aucun projet en cet instant, sauf celui de jouir longuement et simplement de cet instant, d'en tirer, sans me forcer, tout ce que je peux trouver de magique sur cette plage...

Ah oui, juste avant d'ouvrir les yeux, me vient un flash, je me vois dans mon bureau aux murs blancs, clair, lumineux, posé sur la table en chêne doré, à côté des mes sièges en cuir brun, mes avant bras posés sur le bois tendre, mes doigts appuyant sur les touches en plastique de l'ordinateur... J'entends de mon siège les cris de mes enfants jouant dans le jardin, le chant des oiseaux dans la vigne qui recouvre l'une des façades de notre maison, le cliquetis des touches et
j'imagine que je partage avec vous les sensations que je connais sur cette plage.. 
Je vais essayer de m'en souvenir parce que je tiens là un sujet d'article qui me tient à coeur... :)