Le plaisir retrouvé de se lever chaque matin... Coach Emploi


Les trois types de candidature


Bon, je ne suis pas si naïf que cela ! Je sais bien que l'envoi de candidatures automatiques fait partie du quotidien d'une personne en recherche d'emploi. Personnellement, je n'y crois pas une seule seconde, les chances d'obtention du job me paraissent faibles (compter 2% de retour sur un envoi quantitatif...).

Néanmoins, vous distinguerez trois types de candidature :

La première est un envoi ciblé, en réponse à une annonce correspondant à votre profil ainsi qu'à votre projet professionnel, vous orienterez votre lettre de motivation ainsi que votre CV autour des compétences que vous pourrez apporter à l'entreprise qui recrute, mais également en axant votre candidature autour de votre connaissance du métier ou du secteur d'activités concernés. En somme, vous vous présentez comme étant l'unique solution qui leur permettra d'atteindre leurs objectifs.

Le deuxième type de candidature fait également l'objet de toute votre attention, s'agissant d'une candidature spontanée, auprès d'une entreprise que vous avez consciencieusement ciblée. Puisque vous n'êtes pas attendu par l'entreprise, vous devez vous rendre indispensable en décrivant les difficultés qu'elle rencontre chaque jour et en suscitant chez elle le besoin de vous rencontrer, là, tout de suite, car vous détenez la réponse à tous ses maux.

Inutile de préciser que ces deux premières candidatures devront faire l'objet d'un suivi scrupuleux, vous prendrez soin de noter l'évolution de vos démarches, vos envois, les retours afin de corriger votre action s'il semble qu'elle s'écarte de vos objectifs.

Enfin, le troisième type de candidature, celle sur laquelle je ne miserais pas un kopeck, consiste à envoyer une candidature type, relativement neutre en réponse à une annonce vaguement sélectionnée, un envoi "pour voir, on ne sait jamais". Je pense que 60 candidatures mensuelles de ce type est un maximum à ne pas dépasser. Vous miserez tout sur votre talent d'improvisateur si d'aventure vous êtes convoqué à un entretien mais n'oubliez pas que la personne la mieux préparée décrochera le job !

Savoir réagir aux critiques

Allez, je le confesse - pourvu que personne ne lise cela ! - lorsque je débutais ma carrière professionnelle, je souffrais d'un terrible défaut, celui de manifester une susceptibilité, comment dirais-je, à fleur de peau. Et puis, et puis, le temps a patiné (en grande partie) ces travers, pour, aujourd'hui, me pousser à recevoir la critique avec une certaine gourmandise. D'une attitude franchement hostile à tout commentaire n'allant pas dans le sens de mes réflexions, je suis devenu ouvert à toute suggestion, proposition, même s'ils sont parfois difficiles à "avaler". En gros, je ne reconnaissais pas mes erreurs ou contradictions et admettais encore moins que l'on me colle le nez dessus !


Pourquoi cette introduction ? Tout simplement pour mettre en évidence deux choses :

-La première, c'est que le comportement d'un individu se transforme et que tout espoir est permis pour une évolution positive, consciente ou non. C'est une bonne nouvelle pour tous ceux qui souffrent de blocage ou qui s'en veulent d'avoir un tel caractère... Bref, il y a de l'espoir ainsi qu'une chance de salut pour tous !

- La deuxième, c'est que les critiques que vous recevrez vous permettront d'évoluer, de changer, d'améliorer vos méthodes, de tirer un enseignement sur vos échecs et difficultés. On avance peu dans le succès, en revanche, chaque proposition, chaque commentaire, parfois violent ou acerbe, sont autant de regards, qui solidifient et renforcent vos choix, vos orientations.

Alors à la question "comment réagissez-vous aux critiques ?", la seule réponse envisageable est d'affirmer votre appétit de commentaires et de suggestions, car elles seules vous propulseront vers la réalisation des objectifs que vous vous êtes fixés !

Utilisez l'humour avec parcimonie ! ... Avec qui ?

Vous êtes un comique ? L'humour vous ronge, vous dévore et vous ne pouvez vous empêcher de blaguer du premier au troisième degré, en permanence... Gardez absolument cette belle qualité, celle qui rend la vie des autres plus agréable, néanmoins, usez avec parcimonie de cet atout, sachez modérer voire éviter vos élans, surtout en communication écrite.

Il ne s'agit évidemment pas d'être austère comme un faire-part de décès mais d'avoir à l'esprit que l'humour se décèle difficilement lorsqu'il est lu. Pourquoi ? Tout simplement parce que d'après les études de deux scientifiques, Nicholas Epley et Justin Kruger*, la majorité des personnes recevant un courrier ou un e-mail (50% d'entre elles soit une courte majorité, mais quand même!) contenant une plaisanterie, un bel enthousiasme, un trait d'humour, n'est pas en mesure d'interpréter correctement le message...
Le ton que vous pensez retranscrire ne sera pas perçu de la même façon par le lecteur de votre message. Peut-être sommes nous présomptueux sur notre capacité à communiquer notre humeur ? Pour faire simple, une personne sur deux vous prendra - au mieux - pour un imbécile ou bien croira que vous vous moquez d'elle... vous imaginez ce qu'il adviendra de votre candidature !

Bref, dans le cadre de la recherche d'emploi, je ne peux que conseiller d'utiliser l'humour de façon verbale, lors d'un entretien, d'une conversation téléphonique. Evitez l'humour pince-sans-rire, sujet à mauvaise interprétation du fait de l'absence de modulation du ton de la voix, en revanche, si toute votre personne exprime l'enthousiasme, le soleil, le sourire, alors, n'hésitez pas, sortez les tambours et laissez votre joie de vivre irradier, la bonne humeur et le bon humour pourront être de considérables atouts pour vous différencier.

Euh, vous connaissez l'histoire de Toto qui n'avait plus de chocolat ?

* Nicholas Epley and Justin Kruger - E-mails and egos

Un nouveau CV

"Je ne suis pas très content de mon CV, tu ne trouves pas qu'il est un peu moche, un peu bancal ? Un peu terne aussi, on dirait une tranche de jambon toute rabougrie !"

Qui n'a jamais comparé son CV à une tranche de jambon desséché ? Je suis sûr que vous l'avez tous fait ! En tout état de cause, vous n'appréciez pas la présentation que vous envoyez aux employeurs potentiels, en revanche, vous attendez de leur part qu'ils apprécient et jugent sans tenir compte de ce qui ne vous convient pas. C'est pas vrai ? STOP ! Je dis STOP ! Il est grand temps de jeter votre CV à la poubelle et de ne plus jamais vous retourner vers lui !

Prenez l'habitude de construire votre CV en partant d'une feuille blanche, bannissant du même coup le sacro saint "copier/coller" et vous libérant ainsi l'esprit du fardeau des anciennes présentations.

Sachez vous adapter à l'air du temps, vous renouveler, dépoussiérer un vocabulaire désuet ("réception et émission de Télex", "envois massifs de fax"... je sais, j'exagère un peu). Testez différentes formules, différentes présentations de CV, mais vraiment, prenez comme principe de toujours repartir de zéro, souvent, d'autant plus si vous avez du mal à décrocher le fatidique entretien.

Un CV ne se construit pas en 5 minutes, vous consacrerez à sa rédaction plusieurs journées, pesant le pour et le contre, sélectionnant minutieusement chaque mot, virgule, ponctuation. Un vrai travail d'orfèvre, d'artisan "comme-on-n'en-fait-plus", vous aurez défini vos compétences, vos résultats, ceux qui mettront en avant votre savoir-faire, vous donnerez envie, susciterez l'intérêt sans réciter votre parcours comme l'on récite une liste de courses (bonjour aux poètes !), pensez rythme, harmonie, empan, confort de lecture, logique et information, tout cela à la fois.

Le chef idéal

"Bien, Monsieur le Candidat, imaginons que vous décrochiez le poste...quel type de relationsouhaiteriez-vous entretenir avec votre responsable de service pour vous épanouir totalement ?"

"Pour m'épanouir totalement ? J'imagine que de ne pas l'avoir sur le dos y contribuerait, sans aucun doute !"

Effectivement, la meilleure façon de ne pas se disputer avec quelqu'un est probablement de ne jamais le côtoyer ! Essaye encore...

Cette question qui pourrait sembler facile vous amènera sans doute à insister sur votre capacité et besoin de travailler en équipe, vous évoquerez par la même occasion le degré d'autonomie que vous souhaitez, les valeurs qui vous animent, les fondamentaux qui dirigent vos choix et comportement.

Mais entre nous, ne pensez-vous pas que cette question en pose au moins deux autres ? Quelles sont vos qualités et vos défauts dans le milieu professionnel ?
Puisque chaque candidat s'est préparé à ce type de question, le recruteur tentera de déceler en vous les modes de fonctionnement, en vous interrogeant sur vos attentes, surtout vis-à-vis de la personne qui vous demandera des comptes.
Dis-moi comment tu imagines le chef de tes rêves, je te dirai comment tu travailles...

La taille de la police d'écriture


Je dois commencer à sucrer les fraises ou à me faire vieux, mais il m'arrive, et je l'avoue sans honte, de devoir rapprocher certains CV de mes yeux afin d'en déchiffrer quelque message. Et bien, croyez le ou non, installer le pied d'une lampe à 5 centimètres de ma tête pour mieux lire le contenu d'un CV, provoque chez moi un double effet : tout d'abord un profond soupir de lassitude mais également une rougeur sur la joue, certainement causée par l'ampoule 100 watts qui rayonne joyeusement à côté de mon oreille.
Bon, vous me direz que je n'ai qu'à m'acheter une paire de lunettes, mais par principe, je vous invite plutôt à veiller à la taille de la police d'écriture que vous aurez choisie pour la rédaction de vos documents. Puisque la lecture "doit aller vite", vous devez aiguiser vos armes, celles qui permettent de plonger votre lecteur dans le confort le plus total. Qu'est-ce à dire ? Tout d'abord de bien choisir la taille des caractères, je préconiserais 11 ou 12, ni moins, ni plus, vous voyez, c'est précis !
Pourquoi pas moins ? Tout simplement parce que la lecture méritera un effort d'attention, de concentration, parce que généralement, le candidat aura tendance à favoriser une petite écriture au détriment de la longueur du texte (qui je le répète doit être concis, synthétique !).
Pourquoi pas plus ? Parce que vous serez suspecté de "remplir" votre CV et d'user d'artifices pour lui donner une longueur convenable.
Encore une fois, il n'existe pas de CV parfait, en revanche, chacune de vos décisions doit vous conduire à faciliter le travail du recruteur, celui qui consiste à comprendre l'ensemble de ce que vous êtes et de votre parcours sans y passer trop de temps !

Prospection commerciale

Envoyer une candidature spontanée, c'est partir à la conquête d'une entreprise qui ne vous connaît pas et ne vous attend pas. En conséquence, vous devez minutieusement préparer votre démarche, comme un commercial en phase de prospection.

Ne partez pas à l'aventure, fleur au fusil, mais concentrez vous bien sur les entreprises qui ont capté votre attention ( voir "
Dans le mille !") et qui feront l'objet de vos assauts. Puisque vous connaissez leur structure organisationnelle, leur stratégie, leur influence sur le secteur, il est fort probable que vous êtes en mesure de détecter les difficultés qu'elles rencontrent dans l'accomplissement de telle ou telle action. Tout votre travail de conquête et d'argumentation réside dans la construction d'une solution apportée à la difficulté (évidemment liée à votre métier) que l'entreprise cible rencontre.

En d'autres termes, vous n'arriverez à rien si vous ne devenez pas une force de proposition, la solution aux maux qui empoisonnent votre prospect.

Stimulez l'intérêt, la curiosité. Pour faire simple, la lettre d'accompagnement de votre
CV peut être rédigée sous un angle radicalement différent de ce que les entreprises reçoivent en général, aussi, pourriez-vous l'articuler de la façon suivante :

1- Rapide présentation de votre expertise en 2 lignes.

2- Rappel des secteurs d'activités ou entreprises pour lesquelles vous avez travaillé.

3- Décrire en 2 ou 3 points les difficultés rencontrées par ces entreprises ainsi que les limites auxquelles elles étaient confrontées.

4- Affirmer que vous avez réussi dans vos missions malgré les difficultés décrites plus haut.

5- Proposez une entrevue pour pouvoir partager votre expérience et expliquer de quelle façon vous avez fait progresser les entreprises qui vous ont employé.

Bien entendu, vous joindrez votre
CV en prenant soin de l'articuler et de l'orienter selon les besoins du prospect approché. Encore une fois, n'hésitez pas à me contacter, je partagerai avec vous mon expérience de la prospection et de la conquête de marchés.

Le CV plaquette commerciale

Je crois comprendre que 80% des cabinets de recrutement préfèrent recevoir les CV par courrier électronique... par e-mail quoi. Partant de ce principe, je conseille de choisir une forme de document qui soit facilement imprimable, permettant de relayer fidèlement tant d'efforts de mise en page en un texte clair et bien structuré.
Jusque là, personne, et je suis près à le parier, ne me contredira.

Pourtant, il m'arrive fréquemment de recevoir des CVrecto/verso - type plaquette commerciale pliée en 3 volets, format paysage, dont l'impression me paraît particulièrement improbable. Microsoft Word vous offre ce modèle et vous aide à les mettre en page. Il est vrai que cette forme est originale, impactante, assez commerciale, pourtant, elle reste, de mon point de vue, à proscrire car ne s'adapte pas du tout à la "vraie vie". Suivez mon raisonnement :

Qui pense vraiment qu'un recruteur va s'amuser à imprimer d'abord le recto puis le verso de votre CV, sur une même page en s'assurant de ne pas imprimer sur la même face ou bien tête-bêche ?
Qui pense vraiment qu'un recruteur prendra ensuite sa règle pour plier consciencieusement la feuille en trois parties égales ? Personne évidemment...

Bref, ce type de CV ne ressemble à rien lorsqu'il est imprimé par un amateur comme moi, les informations savamment disséminées selon le probable mode d'ouverture du document se retrouvent perdues sur une page vide ou bien concentrées à l'extrême sur une malheureuse colonne centrale dont l'étroitesse n'a d'égale que sa faible longueur. Préférez encore une fois une version plus classique, celle qui facilite la compréhension de votre parcours.

Méfiez-vous du miroir !

Avez-vous déjà entendu ces acteurs décréter qu'ils n'ont jamais réussi à se regarder à l'écran, trouvant leur image détestable, leur voix énervante et leur attitude ridicule? C'est étrange de tant rejeter son image, surtout lorsque l'on est une célébrité du grand écran... vous ne trouvez pas ? Et vous,connaissez-vous votre image, celle que vous montrez,savez-vous à quoi vous ressemblez, vos mimiques, la forme de votre sourire, les gestes ? Comment trouvez-vous votre voix ? Ses intonations, vos tics de langage, un accent, un sifflement dès que vous prononcez la lettre S ou F ?

Bien entendu, je ne parle pas du reflet dans le miroir qui ne correspond pas à ce que voient les autres, j'évoque ce que vous montrez dans la vraie vie et pas dans l'ascenseur de votre immeuble ou dans votre salle de bains !

Utilisez la vidéo, enregistrez-vous puis observez la façon dont vous vous tenez, dont vous coordonnez vos gestes à vos paroles. En visionnant les séances, vous comprendrez mieux ce que les autres peuvent imaginer en vous voyant, vous corrigerez éventuellement le port de tête qui ne semble pas traduire ce que vous souhaitez exprimer, ces gestes incessants ou cet immobilisme, ce tic consistant à triturer toutes les 2 minutes les boutons de vos manchettes. Bref, apprivoisez votre image, acceptez là en l'observant régulièrement, contrôlez certains de vos écarts, vous aurez la certitude de faire passer le plus fidèlement possible tous les messages que vous souhaitez exprimer. Comme quoi, l'exercice de répétition devant le miroir fait bien partie du passé !

Sel et Pivoine

Il peut arriver que l'anxiété provoque des phénomènes physiologiques relativement désagréables sur le candidat, notamment en entretien de recrutement. Bon sang, ce n'est pas simple d'assurer de bout en bout, de penser à tous ces détails qui peuvent faire basculer votre prestation, d'un côté comme de l'autre sans que vous ne puissiez réellement comprendre ce qui a déterminé le choix de votre interlocuteur.

Encore une fois, il ne s'agit pas d'être naturel en entretien mais bien de donner le meilleur de vous-même, et c'est là que les choses se compliquent.

Vous êtes tendu, stressé, inquiet et vous vous mettez à transpirer, d'une façon inhabituelle, comme cela ne vous arrive jamais, tandis que vous parlez de vos compétences, vous ne pensez qu'à la goutte de sueur coulant sur votre front, vos mains trempées, l'odeur acide, vous ne focalisez que sur cette transpiration qui vous empêche d'exprimer tout votre potentiel. Bon, inutile de venir habillé d'une combinaison d'homme-grenouille, il existe un truc tout simple, détestable au possible mais qui fonctionne et vous rend tout sec : le sel... Berk, berk,berk... Un conseil de Mamie Pierre, avalez une cuillère à café de sel (régime sans sel s'abstenir!) un bon quart d'heure avant l'entretien, c'est horrible mais l'eau de votre corps sera fixée le temps de votre intervention. Vous vous sentirez assoiffé mais sec et donc libéré.

Deuxième point, vous rougissez, comme ça, subitement, pour un oui, pour un non, une remarque, une question. Que faire, continuer de parler ? Comme si de rien n'était, les joues brûlantes, les yeux rougis par le feu de votre visage, imperturbable - a priori - vous demandant "me voit-il rougir ?" sachant au fond de vous que "bien sûr, il ne voit que cela". Je pense qu'une seule attitude convient : celle de dire tout haut ce que l'autre constate sur votre visage "vous me faites rougir !" - le sourire est plus que recommandé.

Chacun réagit à sa façon, le seul impératif, ne pas vous laisser envahir par un sentiment de malaise, un phénomène qui vous gêne et vous empêche de donner le meilleur qui est en vous.
Et vous ? Quelles sont vos astuces ?

L'empan

Parce que je suis fasciné par un mot, je souhaite attirer votre attention sur la capacité du recruteur à mémoriser l'essentiel de votre parcours. Comment vous démarquer ? Peut-être commencer par faire en sorte que l'on se souvienne de votre candidature, que la mémoire immédiate de votre interlocuteur agisse pour que l'essentiel de votre CV lui revienne à l'esprit de façon suffisamment précise.


Mais quel est ce mot magique ? C'est l'empan ou la capacité de chacun à mémoriser le contenu d'un document. Combien de péchés capitaux et quels sont-ils ? Combien de jours dans la semaine ? De doigts sur une main, de sens... Combien de dents, connaissez-vous leur nom ? J'imagine qu'à cette dernière question, certains d'entre nous seront traversés par le doute alors qu'ils auront répondu avec certitudes à toutes les autres interrogations. Un certain George Miller a prouvé que la mémoire à court terme ne supportait pas les listes supérieures à 7 éléments mais qu'elle favorisait au contraire tout ce qui comportait 3, 5 ou 7 éléments... Qu'est-ce à dire ? Tout simplement que l'on se souviendra plus facilement de listes courtes ou bien des 3, 5 ou 7 premiers éléments d'une longue liste, le reste se perdant - de façon immédiate - dans les méandres de notre cerveau...

Que faire de cette technique ? Orienter la rédaction de votre CV en privilégiant les phrases courtes (inspirez vous du style journalistique !), en évitant de lister à l'infini vos réalisations, vos compétences, c'est-à-dire en vous concentrant sur l'accroche, sur l'impact direct, sur l'introduction de vos phrases. D'autres études prouvent que sur une longue liste de mots, seuls les débuts et les fins font l'objet d'une mémorisation à court terme, le reste disparaissant lui aussi.

Moralité ? Pas la peine d'en dire trop dans votre CV car :
- Le recruteur ne se souviendra que d'une petite partie de votre document.
- Il ne lira pas la totalité du CV car trop long.
- Vous diluerez vos compétences de fond au milieu de compétences plus anecdotiques.
- La densité du CV ralentira les ardeurs de celui qui découvrira pour la première fois votre parcours !
- Enfin, si vous en dîtes trop, vous n'aurez plus rien à dire en entretien !

Au passage, pour ceux que cela intéresse, un petit test pour calculer votre empan mnésique...

Un effort de congruence

Bien entendu, votre CV est à soigner, bichonner, perfectionner, encore et encore. Pourtant vos candidatures reposent sur plusieurs piliers qui ne doivent à aucun prix faire l'objet d'une négligence causée par l'insouciance...


Creusons un peu... si, si. Une candidature peut être véhiculée de plusieurs façons. Tout d'abord par le Curriculum Vitae, formel, classique, adapté un temps soit peu au poste que vous visez, véritable couteau suisse du candidat, il s'appuie sur le parcours de votre carrière ou de la logique personnelle qui vous a guidé.

Deuxième support, la lettre de motivation, dont l'objet est davantage de travailler sur la motivation du recruteur à vous convoquer, encore une fois, pensez "communication" et sachez évoquer ce qui vous attire dans l'idée de rejoindre les effectifs de telle ou telle ou structure. Mettez en avant les compétences que vous êtes en mesure de proposer au recruteur, étayez les de réalisations concrètes qui, par la même occasion, démontreront de façon formelle qu'il y a bien avantage à vous recruter.

Troisième support, le CV en ligne sur Doyoubuzz,LinkedIn ou Viadeo par exemple, ces derniers, très souvent négligés doivent participer au succès de votre recrutement. De quelle façon ? En suivant la structure de votre CV "officiel", vous n'avez qu'une seule logique, un seul parcours, quel que soit le support, une seule formation...

Quatrième support, vos publications sur Internet - blogs, forums...- , ils en disent long sur vous, votre implication, votre expertise, votre humeur conciliante ou belliqueuse. Soignez donc vos approches, il ne s'agit en aucun cas de se taire, mais simplement d'être en phase avec l'image que vous souhaitez véhiculer.

Enfin, le cinquième support, c'est l'entretien de recrutement et l'attitude que vous adoptez, votre niveau de préparation, votre personnalité. Ce n'est jamais un CVqui est engagé, c'est toujours un candidat !
J'imagine que vous me voyez venir avec mes gros sabots, vous devrez déployer de gros efforts pour que l'ensemble de ces supports soient cohérents, les uns envers les autres. Pas de vilain petit canard ! Les cinq supports, harmonieux, transporteront chacun un aspect de votre candidature, à vous d'œuvrer pour qu'ils soient congruents !

CV sur 1 page ou 2 - petit exercice de synthèse

Je reviens sur l'exercice périlleux de la présentation du CV. Vous le savez aujourd'hui, je défends l'idée d'un CV illustrant l'avenir, scellant le pacte qui vous unira dans votre relation professionnelle avec votre futur employeur.

La règle généralement admise est que le CV ne doit pas dépasser 2 pages, un jeune diplômé devant quant à lui synthétiser son expérience sur une seule page. Entre nous, si la première page de votre CV est passionnante, pourquoi imaginer que la seconde ne serait lue en aucun cas ? Puisque tout est marketing, travaillez sur la façon de véhiculer votre marque, vous-même. En tant que produit, vous présenterez vos compétences, vous vous placerez également - et uniquement - du point de vue de l'entreprise qui recrute en présentant les bénéfices que généreraient votre recrutement.

Encore une fois, vos objectifs sont secondaires car l'entreprise ne vous recrutera pas pour que vous puissiez réaliser votre projet professionnel mais bien pour que vous puissiez réaliser pleinement les missions qu'elle vous confierait. Par conséquent, n'évoquez pas vos souhaits mais insistez sur la façon dont vous permettrez à l'entreprise d'atteindre ou de dépasser les résultats attendus.

Enfin, toute formule visant à détailler le contenu du CV est à proscrire - parce que terriblement ennuyeuse pour celui qui lit, en même temps, si vous écrivez tout, que restera-t'il à dire en entretien ? Pensez simple, efficace, cela assurera un confort de lecture incomparable évitant tout effort de compréhension à votre interlocuteur !

Les dates

Votre CV retrace l’ensemble de votre parcours, de façon synthétique, claire et impactante. Jusque là, j’imagine que personne ne me contredira. Afin de comprendre l’évolution de votre carrière, il est chaudement recommandé de livrer quelques repères qui permettront au recruteur de suivre sans effort chaque étape du parcours. Ces repère quels sont-ils ? Les dates ! Mais oui, ces fameuses dates qui prennent plusieurs formes, elles expriment généralement le début et la fin d’une expérience et sont évidemment indispensable pour donner forme et matière à l’ensemble de votre carrière.

Seulement voilà, certains candidats décident de s’en passer, d’autres rentrent trop dans le détail. Le seul objectif que vous ayez à cet instant : être compris ! Rien d’autre. Aussi, favorisez la lecture du CV en plaçant les dates à gauche car lorsqu’elles sont sur la partie droite, elles restent en rade et ne sont pas intégrées naturellement… en gros, elles ne servent à rien car ne constituent plus un repère, un peu comme si vous n’aviez rien mis.

Par ailleurs, il convient de donner deux dates, celle de l’entrée et celle de la sortie du job que vous avez occupé. Entre nous, pensez-vous que de donner la date exacte serve à quelque chose ? Ecrire que vous avez rejoint telle entreprise le 31 mars 2002 et que vous l’avez quittée le 5 juin 2006 n’apporte pas vraiment plus d’information que cela, et entre nous, les dates, on s’en moque un peu. Maintenant, examinons, une autre formule : celle qui consiste à donner le mois et l’année, c'est-à-dire mars 2002 – juin 2006. Je trouve, personnellement, que l’information ne nécessite pas ce degré de précision, même si vous n’êtes resté que quelques mois dans l’entreprise. N’oubliez pas que le mensonge est interdit mais qu’il n’est pour autant pas utile de tendre un bâton pour se faire battre !

Alors, dans ces conditions, je ne recommande qu’une seule méthode, celle d’inscrire les années, et uniquement elles soit 2002 – 2006 (proscrire le 02 / 06 risquant la confusion mois / année), c’est à mon avis la seule façon de garantir une vraie lisibilité du CV et de vous assurer que ces informations seront bien mémorisées par le recruteur.

Ecouter les conseils

Au fil des billets de ce blog, se construit une certitude, celle qui met en évidence que la solitude du demandeur d’emploi doit être combattue farouchement afin de favoriser les échanges, tant nécessaires sur le plan social que psychologique.

Comme vous le savez, je vous invite à vous ouvrir aux autres, à rechercher contacts, relations, réseaux. Cette invitation, je souhaite la renforcer grâce à une étude que je viens de parcourir. Savez-vous que les conseils des autres sont souvent plus justes que nos propres intuitions ? Finalement, on s’écarte du fameux « les conseilleurs ne sont pas les payeurs » prônant vie solitaire et self-décision.

Deux chercheurs, Daniel Gilbert (ne riez pas !) et Timothy Wilson* ont prouvé que les conseils des autres réduisent de 50 % environ les erreurs de jugement individuel. En clair, je commettrai davantage d’erreurs en prenant seul ma décision dans mon coin, tout simplement parce que je surestime ou sous-estime l’évènement en fonction de mon expérience de vie. Nous serions finalement tous un peu étrangers à nous même alors qu’au fond, nous restons persuadés de notre capacité à prédire de façon juste les évènements futurs pour en déduire une conclusion.

Le rapport avec la recherche d’emploi est évident, participer à une association, accepter de l’aide, un accompagnement est sain pour le mental mais permettra également, de façon scientifiquement prouvée (je parle comme mon ancien prof de physique !) de réduire les risques d’erreurs dans nos choix et décisions.

*Daniel T. Gilbert et Timothy D. Wilson dans « Prospection : Experiencing the future » - Revue « Science », Septembre 2007

Les voyages

J'attache beaucoup d'importance à la rubrique "Centres d'Intérêts" du CV, c'est comme la page météo dans un journal, il m'arrive souvent d'y jeter un oeil avant de m'attaquer au coeur du parcours du candidat. Décidément, on ne se refait pas !

Puisque les voyages me touchent particulièrement, je relève parfois avec attention la liste des pays visités que certains estiment nécessaire de détailler. Aussi je lis parfois (quand même régulièrement) :
Voyages : Allemagne, Belgique, Grande-Bretagne, Luxembourg, Suisse, Amérique du Sud... (lire points de suspension).

Bien, ce candidat est allé en Belgique, que dois-je en conclure ? La Belgique n'est pas très éloignée, formidable royaume certes mais suffisamment proche pour ne pas éveiller davantage ma curiosité, idem pour les autres pays. Je me rabats alors sur "Amérique du Sud", continent au milieu de la liste des pays. Cherchez l'intrus. Pourquoi commencer à détailler une liste pour terminer avec un ensemble de l'échelle d'un continent. Dois-jeimaginer que tous les pays composant l'Amérique du Sud ont été visités ? Enfin, que signifient les points de suspension, que la liste est trop longue, que le reste des pays ne représente aucun intérêt ?

Par ailleurs, creusons davantage le sujet, vous avez eu la chance de voyager, vous avez visité le monde, pensez-vous que de m'informer sur les pays visités peut réellement m'apprendre qui vous êtes et ce qui vous anime ?

Alors, je vous propose le deal suivant : au lieu de détailler la courte ou longue liste de pays visités illustrant le fait que vous aimez passionnément voyager, concentrez vous davantage sur les raisons pour lesquelles vous aimez dépasser les frontières.

Je crois effectivement qu'un recruteur apprendra davantage de choses sur le candidat si ce dernier explique qu'il aime les voyages pour la découverte d'autres horizons, ou bien pour aller à la rencontre d'autres cultures... pour s'évader, pour respirer, pour recharger les batteries, pour raconter des histoires à ses petits-enfants plus tard, pour compléter ses carnets de voyage, pour photographier les portraits du monde, pour marcher, sac au dos. Bref, vous voyez que par la rubrique "voyage", il y a vraiment matière à vous distinguer et faire ressortir ce que vous êtes. Alors n'hésitez plus !

Savez-vous inspirer confiance ?

Mettons de côté le conte de "la Belle et la Bête" de Mme Leprince de Beaumont et concentrons nous sur celui de Robert Cialdini "Influence et Manipulation" qui nous dresse un topo assez simple et objectif de ce qui peut nous influencer et des leviers qui forcent les serrures. Du bon sens, du bon sens et encore du bon sens.

Bref, des gens comme lui ont planché sur tout ce qui pouvait faciliter la prise de décision chez l'autre, s'attachant à démontrer que la confiance peut se gagner plus ou moins rapidement selon les techniques utilisées. L'une d'entre elles a retenu toute mon attention. Loin de moi l'envie de me transformer en styliste et de vous conseiller de porter tel ou tel vêtement, néanmoins, R.Cialdini a prouvé que l'on accorde beaucoup plus facilement sa confiance à une personne qui nous ressemble. Entre nous, l'objectif de l'entretien de recrutement, n'est-il pas d'inspirer confiance pour être retenu, hein ?

Fort de ce postulat, je ne peux que vous encourager à adopter ces deux principes :

1- Opter pour la tenue conventionnelle admise dans le cadre d'un recrutement : vêtements formels, neutres, "tenue de bureau", misez sur ce qui passe partout.

2- Travaillez la technique du mimétisme et adopter une attitude proche de celle de votre interlocuteur (par exemple, évitez de parler fort s'il parle bas, ne soyez pas raide comme la "barbe à Jacques" si votre interlocuteur est affalé sur son siège...). Je vous rassure, votre message sera bien le vôtre !

Voir à travers les murs

Apprenez à voir à travers les murs ! Non, non, je ne rigole pas, vous devez développer vos facultés de dissociation, et savoir vous observer comme si vous observiez une scène à travers un mur ou du haut d'une chaise, dans le coin d'une pièce ! Comment, je dois arrêter le Chouchene ?

Apprendre à rectifier son comportement, consiste avant tout à développer une qualité, celle de savoir s'observer, se dissocier, comme si l'on était étranger à soi-même. Vous remarquerez que l'on manque souvent d'objectivité lorsqu'il s'agit de juger son comportement, sa prestation, son attitude. Certains seront plutôt arrangeants aveceux-même, d'autres beaucoup plus intransigeants et durs, bien plus durs que ne le serait un observateur lambda.

Et bien, cet observateur lambda, je vous propose de le devenir. Remémorez-vous une scène, un entretien de recrutement par exemple, souvenez-vous de ce que vous dîtes, le son de votre voix, vos mains, rappelez-vous la personne que vous aviez en face de vous, la façon dont elle vous observe, pensez à vos deux attitudes, regardez-vous comme si vous planiez au dessus de la pièce.

CLIC ! Vous venez de photographier la scène et de la figer sur papier. Est-elle réussie cette photo ? La personne à gauche, à quoi ressemble t'elle ? A vous ? Ben oui, c'est vous... alors ? Quelle est son attitude, est-elle à l'aise, qu'exprime t'elle par ses gestes, son corps, ses yeux, son sourire, ses mains...? Et l'autre, comment se comporte t'il? Que peut-il penser en observant le candidat, en vous observant ? Qu'est-ce qui semble manquer entre les deux pour que le dialogue soit efficace et constructif ? Tout ce que vous noterez vous aidera à développer l'objectivité nécessaire pour parfaire votre comportement, développer votre acuité et savoir vous adapter plus facilement à ceux que vous aurez à rencontrer.